La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit rencontrer cette semaine le président des États-Unis, Joe Biden, à l’heure des tensions entre Bruxelles et Washington au sujet des subventions aux entreprises américaines, préjudiciables aux entreprises européennes.
Lundi, la chef de l’exécutif communautaire entame un voyage en Amérique du Nord, en commençant d’abord au Canada, où elle rencontrera le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, puis mercredi aux États-Unis pour celui qu’il sera le sien. deuxième rencontre avec Joe Biden à la Maison Blanche vendredi depuis que le démocrate a remplacé Donald Trump en 2021.
Selon des sources à Bruxelles et à Washington, sur la table de la réunion sera – outre la coopération en matière de technologies propres, d’énergie et de diversification de l’approvisionnement énergétique de l’Europe, le soutien à l’Ukraine et les relations avec la Chine – la récente loi des États-Unis contre l’inflation, qui apporte un soutien direct aux entreprises nord-américaines pour des investissements durables, ce qui défavorise les entreprises européennes.
Ces derniers mois, les relations transatlantiques ont été marquées par le mécontentement européen face au projet américain de subventionner la production locale de technologies propres à hauteur de 370 milliards de dollars (environ 350 milliards d’euros), jugé discriminatoire, contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce et qui, avec la hausse des prix de l’énergie, menace de chasser les entreprises européennes du continent.
Depuis lors, Bruxelles a entamé des négociations avec Washington dans le but d’obtenir un traitement favorable pour les entreprises européennes, conforme à ce que recevront les entreprises mexicaines et canadiennes, mais il n’y a toujours pas d’accord, malgré le fait que ces derniers jours les deux parties ont reconnu progrès.
En raison du manque de garanties de la part des États-Unis, l’UE travaille sur son propre plan pour fournir des incitations aux technologies propres européennes, une proposition que la Commission européenne prévoit de finaliser au milieu de ce mois et qui devrait contenir des règles pour améliorer le l’approvisionnement en matières premières critiques et l’augmentation de la fabrication de technologies propres sur le sol européen, ainsi que la réforme du marché de l’électricité, qui est considérée comme essentielle pour rendre la lumière moins chère.
La loi nord-américaine sur la réduction de l’inflation, entrée en vigueur en août dernier, vise à réduire les coûts pour les Nord-Américains, y compris, par exemple, les investissements dans le secteur de l’énergie et les subventions pour les véhicules électriques, les batteries et les projets d’énergie renouvelable.
Cependant, bon nombre de ces subventions ne concernent que des produits fabriqués aux États-Unis.
En décembre dernier, dans une lettre envoyée aux dirigeants de l’UE, Ursula von der Leyen proposait des modifications des règles des aides d’État, en 2023, pour faire face au « double défi » des règles nord-américaines contre l’inflation et la crise énergétique.
Dans le même temps, la présidente de la Commission européenne a déclaré dans la missive qu’elle souhaitait « des investissements publics européens pour accélérer la transition énergétique ».
Reconnaissant que « tous les États membres n’ont pas l’espace budgétaire pour les aides d’État », le responsable a déclaré qu’il était nécessaire de « trouver une solution structurelle pour dynamiser l’industrie des technologies propres en Europe », avec en jeu un nouveau fonds souverain qui sera proposé l’été prochain.