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Un État condamné à indemniser un homme emprisonné 914 jours mais qui a fini par être blanchi

Par jugement du 21 janvier, aujourd’hui consulté par Lusa, la Relação souligne que l’homme «a contribué de manière significative à l’application de la détention préventive, dans la mesure où il a avoué les faits devant un corps de police criminelle et a activement collaboré à la reconstruction» de celui-ci.

Pour cette raison, il a confirmé la décision de la juridiction inférieure fixant les indemnités à verser par l’État à 12 035 euros pour les dommages matériels et à 50 000 pour les dommages non matériels.

Pour ce dernier, l’homme, Armindo Castro, a demandé un demi-million d’euros.

Paulo Gomes, l’avocat d’Armindo Castro, a déclaré à Lusa qu’il ferait appel devant la Cour suprême de justice.

L’enjeu est l’affaire du meurtre d’une femme âgée à Joane, Vila Nova de Famalicão, qui a eu lieu en mars 2012.

En novembre 2013, le tribunal de Famalicão a condamné le neveu de la victime, Armindo Castro, à 20 ans de prison pour avoir commis le meurtre.

La condamnation reposait essentiellement sur la reconstitution des faits qu’Armindo Castro a faite devant la police judiciaire (PJ), sans la présence d’aucun avocat.

Lors du deuxième procès, Armindo Castro a expliqué que, lorsqu’il a été arrêté par la PJ, il a accepté de reconstituer le crime parce qu’il se sentait «menacé» et parce qu’il craignait que sa mère, également présente à la magistrature de Porto, ne soit détenue.

Il a également déclaré que, tout au long du tournage de la reconstitution, la PJ lui faisait des «suggestions», auxquelles il était d’accord avec «un mélange de stupidité, de panique et de peur».

Cependant, la Relação a réduit la peine à 12 ans, imputant à l’accusé le crime d’infractions à l’intégrité physique qualifiée, aggravée par le décès.

En décembre 2014, Armindo Castro a été libéré, après qu’un autre homme se soit rendu au GNR de Guimarães pour assumer la responsabilité du meurtre de la femme âgée à Joane.

Armindo Castro a de nouveau été jugé et acquitté en janvier 2018.

Pour Paulo Gomes, l’avocat d’Armindo Castro, le processus constitue une «erreur judiciaire grave», car il existe des preuves «sans équivoque» que, le jour et au moment du crime, il se trouvait à Paredes, à plus de 50 kilomètres du lieu du crime.

Paulo Gomes affirme que la prison «mal appliquée» a produit un «énorme choc de crédit personnel mais aussi social» d’Armindo Castro, faisant de lui «un personnage momentanément connu, regardé de côté dans la rue, dans les cafés, les supermarchés et l’université».

«L’angoisse vécue en prison a provoqué un choc intérieur et une diminution de l’estime de soi, sans parler de la surpopulation et de la promiscuité de l’environnement carcéral, qui mettent en jeu l’intégrité physique et mentale du requérant. [Armindo Castro] en prison, générant des sentiments d’humiliation et d’embarras », ajoute-t-il.

Actuellement âgé de 33 ans, Armindo Castro suivait le cours de criminalistique judiciaire, il ne lui restait plus qu’un an pour le terminer au moment des faits.

«En raison des blessures émotionnelles subies et des conséquences sociales qui ont suivi, il a été affecté par une incapacité à poursuivre sa formation académique, étant maintenant gardien de sécurité dans une entreprise de sécurité privée, car l’ombre de sa condamnation le poursuit, dans le face à la censure sociale dont il est soumis, l’empêchant d’obtenir un emploi mieux rémunéré et dans le domaine dans lequel il a toujours voulu obtenir son diplôme », fait valoir l’avocat d’Armindo Castro.

VCP // ACG

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