Le président du PSD a accusé aujourd’hui André Ventura de se dire «vantard» et Chega d’être une «fédération de mécontentement» et un parti à un seul homme, mais il a continué à admettre un accord si le parti modère.
Dans une interview à TVI, Rui Rio a répondu au chef de Chega, troisième place aux élections présidentielles du 24 janvier, qui a défendu le jour du scrutin qu ‘«il n’y aura pas de gouvernement au Portugal sans Chega en tant que partie fondamentale».
« Tant que c’est le cas, avec ces vantards, je pense que nous, les Portugais, faisons bien par rapport à l’extrême droite », at-il déclaré.
Faisant allusion au discours des dirigeants des partis d’extrême droite en Espagne, en Allemagne ou en France, le président du PSD a estimé qu ‘«ils ne se promènent pas avec ces vantardises ou ne vivent pas de clichés, ils ont une pensée structurée, ils ont une logique, et donc la probabilité de parvenir à capter un électorat fort pour eux-mêmes est grande ».
Dans le cas du Chega, ce n’est pas si «ni loin ni près», a défendu Rui Rio, justifiant que «c’est un parti, parce qu’il est inscrit à la Cour constitutionnelle, mais c’est avant tout une fédération de mécontents, ou un fédération du mécontentement, il est uni par le négatif »et« il cherchera des votes partout », mais« fondamentalement à l’abstention ».
« Personne ne peut être un parti fort avec un électorat soutenu quand il est négatif », a averti le chef de l’opposition, notant que « tout le monde » doit « être sur ses gardes » si Chega est « transformé en parti du positif, avec des ressources humaines et avec des idées », car« selon ce qui est défendu et construit, il peut être dangereux ou non ».
Selon lui, Chega est aussi un «one man show» (one-man show) parce qu’il «n’a personne» à part André Ventura et, s’il ne se transforme pas, «il se videra».
Interrogé sur un éventuel accord avec le parti dirigé par André Ventura dans le cadre des élections législatives, le leader social-démocrate a réitéré qu’il excluait « un accord avec Chega sur ce qu’est aujourd’hui Chega ».
« Si vous prenez un chemin, une évolution de la modération, nous verrons, nous pourrons éventuellement en parler », a-t-il ajouté, soulignant que « le PSD n’admettra ou n’acceptera en aucun cas qu’il prétend voter son gouvernement sur des questions qui se heurtent à ses principes », mais peut céder« en priorités ».
Rui Rio a également profité de l’occasion pour laisser «un message» à ceux qui lui ont conseillé de «faire un discours plus lourd, plus à droite, pour capter cette circonscription plus mécontente», garantissant qu’il ne le fera pas car «il l’a toujours été un homme au centre ».
«Ma tâche est de capturer les gens pour mes idées, ce n’est pas de poursuivre la droite, c’est le défi. Je ne vais évidemment pas faire un discours purement opportuniste et tactique pour aller chercher »l’électorat à Chega, a déclaré le président du PSD, interrogé par Miguel Sousa Tavares.
Sur le résultat de l’élection présidentielle, Rui Rio a salué que la victoire était Marcelo Rebelo de Sousa, car il a été réélu président de la République et « a gagné le centre, écrasé » (espace où se trouve le PSD, qui a soutenu sa re -élection).
Le PS, en revanche, «est vaincu aux élections présidentielles» pour «no-show», a-t-il critiqué.
Lors des élections présidentielles du 24 janvier, Marcelo Rebelo de Sousa, soutenu par le PSD et le CDS-PP, a été réélu président de la République au premier tour, avec 60,70% des voix.
La socialiste Ana Gomes, soutenue par PAN et Livre, est la deuxième candidate la plus votée avec 12,97%, suivie d’André Ventura (Chega) avec 11,90%.
FM // JPS