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Manuel Pinho fait appel de la saisie de sa pension et ordonne des perquisitions dans le cadre de l’affaire EDP

Selon l’appel soumis à la Cour d’appel de Lisbonne (TRL), à laquelle Lusa a eu accès, l’avocat Ricardo Sá Fernandes souligne des «illégalités» dans les décisions du juge Carlos Alexandre, du Tribunal central d’instruction criminelle (TCIC), à savoir , l’absence de proportionnalité, eu égard à la levée de l’actif dont l’ancien souverain était le fidèle dépositaire et qui, pour la défense, « n’a servi qu’à ‘punir’ l’accusé ».

Il s’agit également de la saisie de marchandises (du vin, une pièce d’artisanat, une machine à palmes et un sac de clubs de golf) lors des perquisitions du 3 novembre, qui, prétendument, n’auraient aucun rapport avec les avantages prétendument obtenus grâce aux crimes imputés à l’ancien ministre et que, selon une ordonnance du juge TCIC citée en appel, le ministère public (MP) et les corps de police judiciaire (OPC) présents n’avaient pas à justifier.

« Dans le cas contraire, le député et l’OPC auraient un pouvoir discrétionnaire pour saisir ce qu’ils voulaient dans leur « vraie cupidité », sans avoir à rendre compte de la raison pour laquelle ils ont saisi des objets spécifiques. Peut-être qu’en Russie, en Corée du Nord ou en Arabie saoudite c’est peut-être comme ça, mais au Portugal ce n’est pas (ou du moins ce n’est pas encore) », lit-on dans le document, qui souligne une « agression psychologique gratuite » envers Manuel Pinho.

L’appel critiquait également l’ordonnance autorisant les perquisitions pour prévoir la saisie de « tout bien de grande valeur » et une ordonnance du 6 décembre du juge TCIC qui n’accordait pas de pertinence à la valeur des biens saisis.

« De ce qui précède, on peut déduire que le JIC [juiz de instrução criminal] des appréhensions validées qui ne respectaient pas ce qu’il avait lui-même déterminé », a-t-il indiqué, concluant que c’est donc « illégal ».

Concernant la saisie de l’intégralité de la retraite — décrétée après que le TRL a révoqué la précédente saisie de la réforme en octobre —, la défense a estimé que son illégalité « est manifeste et même choquante », notant qu’aucun plafond minimal n’a été défini (trois SMIC mensuels, soit environ 2 100 euros) protégé de l’arrestation et de la « nullité » de l’utilisation d’un « e-mail » échangé en mars 2021 entre l’ancien ministre et ses avocats espagnols.

Cette communication ferait référence à un patrimoine de 1,7 million d’euros qui, prétendument, serait encore maintenu aujourd’hui, ce que la défense a compris n’était pas prouvé, ni n’était nouveau dans l’affaire, arguant également qu’il serait nécessaire de montrer que le précédent l’arrestation était insuffisante pour garantir les fins prévues et qu’il n’y a aucun risque que Manuel Pinho dissipe les avoirs.

Pour la défense, ces actes sont lus comme la « volonté d’imposer un régime plus dur au prévenu lors de son assignation à résidence », mettant ainsi en lumière un « abus de droit ».

Dans l’affaire EDP, liée aux coûts contractuels de maintien de l’équilibre (CMEC), les anciens dirigeants António Mexia et Manso Neto sont soupçonnés de corruption et de participation économique à des affaires pour le maintien du contrat de loyers excessifs, dans lequel, selon le député, ont corrompu l’ancien ministre de l’Économie Manuel Pinho et l’ancien secrétaire d’État à l’Énergie Artur Trindade.

Manuel Pinho a été inculpé à l’été 2017, soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent, dans une affaire liée à l’argent du groupe Espírito Santo. Dans le processus EDP/CMEC, le député impute aux anciens directeurs António Mexia et Manso Neto, en co-auteur, quatre délits de corruption active et un délit de participation économique aux affaires.

Le procès a également pour accusés João Conceição, directeur de REN et ancien consultant de Manuel Pinho, Artur Trindade, ancien secrétaire d’État à l’Énergie, et ancien président de BES, Ricardo Salgado.

JGO // FPA

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