Algarve : polémique autour de la future usine de dessalement — des ONG alertent sur des « dégâts irréversibles »

Le projet d’usine de dessalement d’eau de mer dans la région de l’Algarve (sud‑Portugal), plus précisément à Albufeira, suscite de vives réactions : un collectif d’associations environnementales vient d’alerter sur des risques jugés « irréversibles » pour le littoral, l’écosystème marin et les activités économiques locales.

Ce projet, soutenu par l’Portuguese Environment Agency (APA), a reçu une « approbation conditionnelle » de son étude de conformité environnementale (DCAPE). Mais selon la Sustainable Water Platform (PAS) — coalition de 13 ONG — cette validation ne respecte pas les exigences de transparence et de participation citoyenne. Plusieurs documents essentiels, dont l’analyse détaillée des impacts, n’auraient pas été soumis ou seraient incomplets.

Les associations pointent du doigt la forte consommation énergétique du dessalement et le rejet attendu de saumure dans la mer, mettant en péril la biodiversité marine. Elles craignent également des effets dévastateurs sur la pêche et le tourisme, secteurs vitaux de l’Algarve.

Malgré ces alertes, le projet suit son cours. La construction de l’usine — dont la mise en service est prévue pour fin 2026 — fait partie du plan régional de gestion de l’eau pour répondre aux pénuries et sécheresses récurrentes. Capacités annoncées : 16 millions de m³ d’eau potable par an, potentiellement extensibles à 24 millions.

Les opposants au projet reprochent avant tout le manque de réel débat public : « la consultation a été expédiée, les délais étaient trop courts, les informations confuses » résume la PAS.

Pour eux, le dessalement — énergie‑consommateur et polluant — ne saura compenser les dégâts potentiels sur la mer, le littoral et l’économie locale. À leurs yeux, des solutions alternatives — réduction des pertes dans le réseau, meilleure gestion de l’eau, investissements dans l’eau recyclée — auraient dû être privilégiées en priorité.