1-1-e1669908198824-png

Macron accuse les politiciens libanais de «trahison collective» après avoir échoué à former le gouvernement

Lors d'une conférence de presse, citée par l'AFP, Emmanuel Macron a déclaré avoir pris acte de «l'acte de trahison collective» de la classe politique libanaise, qui «porte l'entière responsabilité» de la crise que traverse le pays.

Les dirigeants libanais ont une "dernière chance" d'assumer les engagements pris en septembre et de former un gouvernement, a-t-il poursuivi.

Au sujet du Hezbollah, il a déclaré que ce parti chiite "ne peut pas, à la fois, être une armée en guerre avec Israël, une milice contre les civils en Syrie et une partie responsable au Liban". «C'est à lui de démontrer qu'il respecte les Libanais dans leur ensemble. Ces derniers jours, il a clairement montré le contraire », a-t-il soutenu.

Les déclarations interviennent un jour après la démission du Premier ministre libanais Moustapha Adib.

Dans un message à la télévision libanaise, dans lequel il présentait les raisons de la démission, concrétisées ce samedi, Adib a souligné que l'absence de consensus rendait impossible la formation d'un cadre capable de faire avancer le processus de réforme dont le pays a besoin.

Adib a admis que la formation d'un cadre avec les spécifications qu'il avait définies "était déjà vouée à l'échec" et s'est dit "préoccupé" par rapport à l'unité nationale, notamment par "constitutionnalité et crédibilité" respectives.

Le message d'Adib est venu peu de temps après sa rencontre avec le président libanais Michel Aoun, à qui il a démissionné, moins d'un mois après avoir été nommé à la tâche de former un gouvernement.

"J'étais très optimiste, sachant que les détails précis avaient été convenus par les principaux partis au parlement et qu'ils s'étaient engagés auprès du président français, Emmanuel Macron, l'auteur de l'initiative d'un éventuel plan de sauvetage international pour le pays", a alors déclaré l'Adib .

Macron s'est rendu au Liban à deux reprises depuis, le 4 août, une explosion dans le port de Beyrouth a fait environ deux cents morts et plus de 7000 blessés, entraînant la chute de l'ancien cadre d'Hassan Diab.

Le président français a également lancé une conférence internationale pour obtenir des fonds financiers pour soutenir le Liban, un pays qui traversait déjà sa pire crise économique depuis la fin de la guerre en 1990.

À l'époque, les partis politiques libanais se sont engagés dans l'initiative française et surtout dans la formation d'un gouvernement d'urgence.

La démission menace de saper les efforts diplomatiques de Macron pour sortir de la grave impasse politique du pays.

Le président français a fait pression sur les politiciens libanais pour qu'ils négocient une solution politique stable afin qu'ils puissent adopter des réformes urgentes.

Mais malgré le soutien français, Adib a fait face à plusieurs obstacles sur la scène politique nationale, les principaux groupes chiites du pays, le Hezbollah et Amal, exigeant de conserver le portefeuille des finances dans le nouveau gouvernement.

Le Hezbollah et Amal insistent pour nommer les ministres chiites du nouvel exécutif, ayant condamné la formation de l'exécutif sans sa consultation.

Ancien protectorat français, le Liban a désespérément besoin d'une aide financière, mais la France et d'autres puissances internationales refusent de fournir un tel soutien avant que des réformes structurelles ne soient menées dans le pays, d'abord en raison d'une corruption systématique et d'une mauvaise gestion.

ILYD (ANE / JSD) // JPS

Articles récents