1-1-e1669908198824-png

Le ministère public accuse André Ventura de désobéissance pour un dîner de campagne en état d’urgence

Ce mardi, le ministère public a accusé l’ancien candidat à la présidentielle André Ventura de délit de simple désobéissance civile pour avoir organisé un rassemblement-dîner, dans le cadre de la campagne électorale à Braga, pendant l’état d’urgence en janvier.

Le chef de Chega a fait l’objet d’une mesure de contrainte de durée d’identité et de résidence, selon l’enquête du procureur de la République du district de Braga, en date du 28 juillet, à laquelle Lusa a eu accès.

Les accusations du ministère public s’abattent sur le seul député de Chega et candidat à la présidence de la République aux élections de janvier 2021, André Ventura, ainsi que Rui Sousa, représentant national de la candidature présidentielle, Filipe Melo, président du district de Braga du parti qui « exerçait en fait les fonctions d’agent du candidat » dans la circonscription ainsi que les propriétaires et gérants du restaurant en question, Secundino Azevedo et Teresa Azevedo.

Les faits remontent à la nuit du 17 janvier, lors d’un événement de la campagne électorale pour les présidentielles qui a eu lieu le 24 de ce mois, au restaurant Solar do Paço, à Tebosa, banlieue de Braga, avec le pays en un état d’urgence décrété pour contenir la transmission du virus Sars-Cov-2 et empêcher la propagation de la maladie covid-19.

L’enquête établit que les prévenus « ont agi d’un commun accord, donnant suite à un plan qu’ils avaient préalablement élaboré entre eux » et que chacun savait qu’« en agissant ainsi, ils ont violé l’interdiction de fermer les restaurants en vigueur, le résultat qu’ils voulaient ».

« Ils étaient également conscients que cette interdiction faisait partie du régime juridique d’exécution de l’état d’urgence décrété et renouvelé par le Président de la République et des motifs sur lesquels elle se fondait. Ils ont décidé de se livrer à un tel comportement, même s’ils savaient que c’était interdit par le droit pénal », lit-on dans l’enquête.

Ils se sont ainsi constitués, écrit le député, « co-auteurs matériels d’un crime de simple désobéissance », attendant « les autres étapes du processus à travers les termes d’identité et de résidence ».

Selon le texte, « les événements de la campagne électorale ont été définis par le prévenu André Ventura, en étroite coordination avec son représentant national et avec les « représentants » de quartier », ayant été contacté avec les restaurateurs qui « ont accepté la proposition qui était leur a fait et ils ont servi le dîner à un nombre indéterminé de personnes qui y ont assisté, mais toujours plus d’une centaine, et pour lesquelles ils ont facturé la somme de 2.400 euros », indique le texte.

Il s’avère que le 13 janvier a été publié le décret présidentiel qui a renouvelé la déclaration de l’état d’urgence pour la période comprise entre 00h00 le 16 janvier et 23h59 le 30, et le lendemain le gouvernement a publié le décret qui a réglé sa modification et son extension, font-ils remarquer.

« Parmi de nombreuses autres mesures, il a été institué une obligation générale de collecte à domicile, à l’exception de la participation, à quelque titre que ce soit, à la campagne électorale ou à l’élection du Président de la République, en application du décret-loi n° 319- A/76, du 3 mai, dans sa rédaction actuelle, à savoir aux fins de l’exercice du droit de vote », lit-on.

Le même décret contenait une norme qui « autorisait les restaurants et établissements assimilés » à fonctionner exclusivement à des fins de « confection destinée à la consommation à l’extérieur de l’établissement », par livraison à domicile ou vente en vitrine, la fermeture de tous les « restaurants » ayant été déterminés et similaires, cafétérias, salons de thé et similaires ».

« La tenue de manifestations publiques était également interdite, à l’exception des manifestations entrant dans le cadre de la campagne électorale et de l’élection du Président de la République, qui se déroulait alors », soutient le député, notant que « seuls les événements de campagne électorale dans des espaces clos seraient admissibles, alors qu’ils se déroulaient dans des auditoriums, des pavillons de congrès, des salles polyvalentes, des salles de conférence et des pavillons polyvalents », ce qui n’était pas le cas de ce dîner-rassemblement.

Dans ce contexte, le Parquet conclut que le prévenu André Ventura a eu accès au contenu de cette législation « dès l’origine en vertu de ses fonctions de député à l’Assemblée de la République », mais aussi parce qu’elle a été largement médiatisée en les médias – étant donné que ce dernier argument s’applique également aux accusés restants.

« Néanmoins, les défendeurs « ont décidé de procéder audit dîner-rassemblement » et les restaurateurs « ont décidé de servir le dîner, en fournissant les installations de leur restaurant, qu’ils ont fournies aux invités et aux organisateurs, ainsi qu’en préparant le repas contracté et en la faisant servir, à travers ses salariés », concluent-ils.

Le ministère public écrit également que malgré la période de vacances légales en cours et que la procédure n’est pas urgente, les prévenus devraient « notifier les mises en demeure maintenant », « pour les prévenir, et la répercussion publique qu’elles pourraient avoir. « collé » à la période de campagne électorale pour les collectivités territoriales ».

Le délit de désobéissance, invoqué par le Ministère public, est puni d’un an de prison ou de 120 jours d’amende.

Articles récents