1-1-e1669908198824-png
35640083_wm-1401005-6587022-jpg

L’archevêque de Braga reconnaît « la dissimulation et le silence » des abus sexuels

Dans une « Lettre au Peuple de Dieu » publiée sur le site de l’archidiocèse, et également signée par ses deux évêques auxiliaires, José Cordeiro ajoute que « les abus sexuels » n’étaient pas traités en priorité, entraînant avec eux erreurs, omissions et négligences ».

En outre, il reconnaît que, ces derniers jours, « il y a eu des messages confus et contradictoires et des malentendus sur la manière d’agir de l’Église face à ce « fléau odieux ».

« Pour tout cela, nous demandons pardon », écrit José Cordeiro.

Pour l’archevêque de Braga, il est impossible « d’imaginer une pire tragédie que de vivre des situations dramatiques et traumatisantes dans une solitude totale, craignant la répétition insupportable des événements infâmes, car la plupart des victimes subissent des abus continus de la part des agresseurs ».

« Nous ne pourrons jamais savoir ce que c’est que d’être un enfant ou un adolescent et d’être à la merci de personnes qui utilisent leur statut, leur pouvoir, leur bon parler, soi-disant gentil et peut-être incantatoire, pour attirer les victimes et les harceler. Ça fait frémir d’y penser, mais c’est une réalité tellement incontournable qu’il faut se concentrer dessus pour que ça ne se reproduise plus. Dans l’Église et ses institutions, nous ne pouvons tolérer une sorte de conspiration silencieuse, car le silence, dans ces cas, tue émotionnellement, autant que les crimes des coupables eux-mêmes », lit-on dans la lettre.

Affirmant qu’« il ne suffit pas de demander pardon aux victimes », José Cordeiro ajoute qu’un service de suivi psychiatrique et psychothérapeutique sera mis à disposition, ainsi qu’un suivi spirituel et de réconciliation pour les personnes qui le souhaitent, à travers la création d’un « vivier de techniciens » et d’accompagnateurs spirituels.

Il rappelle également que la Commission pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables de l’archidiocèse de Braga (CPMAVAB) est disponible pour accueillir et accompagner tous ceux qui pourraient avoir été victimes de tout type d’abus dans n’importe quelle paroisse ou institution de l’Église.

Cette commission, depuis sa création le 22 octobre 2019, a déjà entendu 28 personnes qui ont voulu apporter leur témoignage.

L’archidiocèse de Braga élaborera également un « Directoire pour un environnement sûr » avec de bonnes pratiques éthiques et professionnelles destinées à tous ceux qui travaillent dans les institutions ecclésiales.

« Des programmes de formation continue seront mis en place, qui inculquent des formes respectueuses de relation avec les autres, permettent l’identification précoce d’éventuels cas d’abus et l’élaboration de cartographies des risques, définissant également des procédures claires pour répondre à d’éventuelles plaintes de tout type d’abus au sein de communautés et institutions de l’archidiocèse », ajoute la lettre.

José Cordeiro dit aussi qu’« il est important d’ouvrir des voies de réconciliation et de suivi thérapeutique pour les agresseurs ».

« L’Église, lorsqu’elle retire préventivement un clerc accusé ou condamné d’abus sexuels sur mineurs de l’activité pastorale, ne peut pas l’abandonner, car la rédemption est toujours possible », souligne-t-il.

Il rappelle que le principe juridique de la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire est « irrévocable » et que dans toutes les enquêtes qui précèdent le processus canonique « l’accusé doit se voir garantir la protection de sa bonne réputation ».

L’agresseur présumé a le droit de se défendre contre les accusations portées contre lui dans le cadre d’un procès équitable (…). En tant que disciples du Christ, nous croyons qu’une personne peut s’ouvrir à la grâce du pardon et se laisser transformer, changer sa vie et son activité, se laisser aider et accompagner, car si personne n’est irrémédiablement perdu, personne n’est sauvé seul.” défendre.

Le rapport de la Commission indépendante pour l’étude des abus sexuels sur les enfants dans l’Église catholique au Portugal contient huit noms d’agresseurs présumés dans l’archidiocèse de Braga.

L’un d’eux a été retiré préventivement et un autre l’avait déjà été en juillet 2022.

Concernant les trois autres noms du rapport, l’archidiocèse de Braga dit qu’ils correspondent à des prêtres décédés.

Un autre nom « ne correspond à aucun prêtre de l’archidiocèse de Braga, et il n’y a aucune référence à lui dans les archives de l’archidiocèse », donc « l’enquête sera approfondie, avec plus d’informations demandées à la Commission indépendante ».

Il y a encore un autre nom qui fait référence à un prêtre qui a été la cible d’un procès civil et a été acquitté.

Un nom de famille correspond à un agent pastoral, « que, faute d’éléments, il n’a pas encore été possible d’identifier, avec des efforts continus en ce sens ».

PCV // MSP

Articles récents