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Camp de quarantaine Covid: le gouvernement portugais réquisitionne l’éco-resort d’Odemira en faillite pour les travailleurs agricoles immigrés

L’éco-station Zmar d’Odemira a été réquisitionnée par le gouvernement pour s’assurer que les travailleurs agricoles immigrés qui ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2 disposent des installations nécessaires pour s’auto-isoler.

Il ne s’agit manifestement pas d’un arrangement consensuel.

La station est en voie d’insolvabilité. Une dépêche du ministère de l’Intérieur et publiée aujourd’hui dans Diário da República explique: «l’absence d’accord avec l’entité commerciale susmentionnée justifie que, pour des raisons d’intérêt public et national, de toute urgence, la nécessité de réquisitionner le «  ZMar Eco Experience  » et ses services respectifs, dans la mesure appropriée et strictement indispensable pour la protection de la santé publique dans le confinement et l’atténuation de la pandémie dans la municipalité d’Odemira et ses municipalités environnantes, en allouant un espace pour effectuer des confinement et isolement prophylactique par ceux pour qui cela a été déterminé ».

C’est une manière extraordinairement verbeuse et assez pompeuse d’expliquer le déménagement dans une municipalité qui a maintenant des «cordons sanitaires» autour des paroisses de São Teotónio et Longueira-Almograve.

ZMar se trouve dans la paroisse de Longueira-Almograve, et avec tout son espace et ses chalets bijou est en effet un endroit idéal pour loger des personnes qui ne peuvent pas s’isoler à cause de leurs conditions de vie.

C’est peut-être l’un des exemples les plus clairs de la pauvreté des conditions de vie des travailleurs agricoles immigrés dans l’Alentejo – en particulier dans la municipalité d’Odemira sur la Costa Vicentina.

De nombreux journaux ont écrit sur cette forme d ‘«esclavage moderne». Plus près de chez nous, le groupe de campagne Juntos Pelo Sudoeste a fait de son mieux pour alimenter l’action (cliquez ici et ici) à plusieurs niveaux. Covid-19 semble avoir fait pencher la balance.

L’incidence alarmante des cas d’Odemira (560 pour 100 000) est presque entièrement sinon totalement due à la population migrante qui n’apparaît (encore) dans aucun recensement. Sur le papier, la population de l’arrondissement est de 26 000 habitants. Grâce à la prolifération des serres en plastique, il y aurait au moins 14 000 personnes supplémentaires sous la forme de main-d’œuvre immigrée, la plupart provenant du sous-continent asiatique.

Selon Expresso, l’AHSA – l’association des producteurs horticoles des arrondissements d’Odemira et d’Aljezur – insiste sur le fait qu’il n’y a aucun cas positif chez aucun des travailleurs vivant dans des conteneurs lors d’explorations agricoles. L’association va même jusqu’à insister sur le fait que les conteneurs «sont de qualité, conformes aux exigences et contrôlés».

Pourtant, quiconque traverse Odemira verra des propriétés au bord de la route dans lesquelles la surpopulation de travailleurs immigrés est trop évidente.

Pour l’heure, ZMar sera utilisé par les autorités «alors que le bourg d’Odemira (pour cela lire tout le pays) reste dans une situation de calamité».

La gestion du complexe relèvera de la responsabilité de la municipalité – avec le soutien de l’autorité sanitaire DGS et de la sécurité sociale.

Selon la dépêche du gouvernement, les propriétaires de la station en faillite «seront indemnisés pour les pertes résultant de la réquisition, à calculer selon les termes du code de l’expropriation, avec les adaptations nécessaires sous la responsabilité du ministère des Finances».

Selon Dinheiro Vivo, la station était «en train de redémarrer ses opérations dans la phase actuelle de déconfinement». Cette semaine seulement, les quelque 400 créanciers dus à plus de 40 millions d’euros avaient «approuvé la présentation d’un plan d’insolvabilité et de maintien de l’activité de la société».

Le bon de réquisition aura envoyé tous ces plans filer dans les hautes herbes.

natasha.donn@algarveresident.com

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