« Le lendemain, 28-03-2023, à 10h00, est prévue la tenue du débat d’instruction, en cette cour, au besoin avec suite au cours de l’après-midi », peut-on lire dans l’ordonnance du juge d’instruction. le Tribunal Central d’Instruction Pénale, auquel Lusa a eu accès, suite aux informations fournies aujourd’hui par l’Observateur.
Les défenses des trois prévenus avaient requis l’audition d’un total de 68 témoins (36 de l’ancien président du BES, 29 de l’ancien ministre de l’Économie et trois de son épouse), mais la décision du juge finit par envoyer l’instruction (procédure phase facultative, au cours de laquelle il est décidé si la preuve est suffisamment solide pour traduire les accusés en justice) directement au débat d’instruction.
« La phase d’instruction doit être (…) un moment rapide, surtout concentré sur la confirmation judiciaire, ou non, de la décision », a déclaré la juge dans son ordonnance, soulignant : « Il n’est pas censé (…) réaliser un effort de preuve qui ressemble à celui du procès ».
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Gabriela Assunção a également défendu qu’il n’appartient pas au juge d’instruction de « répéter l’effort d’enquête de l’enquête » et a déclaré que ce serait une violation de la procédure pénale portugaise.
S’agissant de la demande d’ouverture d’enquête de Ricardo Salgado, le juge a rejeté la demande de la défense d’effectuer un examen médical susceptible de prouver le diagnostic de maladie d’Alzheimer posé à l’ancien banquier, arguant que l’examen serait « manifestement contraire aux fins de l’instruction » et que cela n’interférerait pas avec une éventuelle mise en accusation de l’accusé en vue de son procès.
« Comme la possibilité qu’une pathologie invalidante ou une anomalie psychique ne soit pas invoquée au moment de la commission des faits (du point de vue de l’accusation) est négligeable, à ce stade, sa pondération, car cela importe surtout au stade du procès et, même, d’une éventuelle exécution d’une peine ou de l’opportunité d’imposer une peine ou une mesure de sûreté », peut-on lire dans le document.
L’audition des 36 témoins cités par la défense de Ricardo Salgado a également été rejetée, de même que l’interrogatoire des 29 témoins demandés par Manuel Pinho, et tous les deux avec la même justification.
« Il n’est pas pertinent, utile et nécessaire de réinterroger les témoins précités, car ils ont déjà été entendus dans le cadre de l’enquête, et la répétition des preuves est de nature dilatoire, c’est pourquoi la requête est rejetée », a souligné le juge.
Concernant la demande d’ouverture de l’instruction de l’ancien dirigeant (ministre de l’Economie entre 2005 et 2009), Gabriela Assunção a également rejeté l’audition d’autres témoins listés par la défense pour cette phase, étant entendu qu’« ils n’ont pas de utilité probante dans ce quartier général, et celles qui sont déjà incluses dans l’acte d’accusation, en outre, elles vont également au-delà du caractère probatoire de cette phase facultative ».
Manuel Pinho a été accusé dans cette affaire d’un délit de corruption passive pour un acte illicite, un autre de corruption passive, un délit de blanchiment d’argent et un délit de fraude fiscale.
Sont également accusés dans ce procès l’épouse de l’ex-ministre, Alexandra Pinho, en concurrence effective et co-auteur matériel avec son mari d’un crime de blanchiment d’argent et d’un autre de fraude fiscale, et l’ancien président du BES, Ricardo Salgado, pour un crime de corruption active pour un acte illicite, un crime de corruption active et un autre de blanchiment d’argent.
JGO // JMR