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L’ancien secrétaire d’État a demandé à la TAP de reporter un vol transportant Marcelo

L’ancien secrétaire d’État aux Infrastructures Hugo Mendes aurait demandé à la PDG sortante de la TAP, Christine Ourmières-Widener, de reporter un vol en provenance du Mozambique, qui avait comme passager le président de la République. Apparemment, Marcelo Rebelo de Sousa devait rester deux jours de plus à Maputo.

L’affaire a été décortiquée ce mardi soir à la commission d’enquête parlementaire (CPI) chargée de la gestion politique de la TAP, où Ourmières-Widener a été entendue pendant près de sept heures.

Le mail, cité par le député libéral Bernardo Blanco, montre comment Hugo Mendes classe le président de la République comme « un allié du TAP ». Et pas n’importe quel allié, mais le plus important.

La question du groupe parlementaire IL était simple : ce type de communication est-il fréquent ou non avec des membres du gouvernement ayant des demandes au profit de personnalités politiques ?

En réponse, la PDG de TAP, qui quitte la direction de l’entreprise après avoir été limogée début mars, a expliqué qu’elle avait insisté pour confirmer s’il s’agissait bien d’une demande faite par la présidence. « Je n’ai pas été surpris de constater que le président de la République ne nous demanderait jamais de modifier un vol, ce qui aurait un impact sur les autres passagers », a souligné le responsable.

Dans l’échange de messages, la PDG de TAP expose son inquiétude quant à l’exposition de la demande à l’ancien gouverneur. « Mon souci est que si cela devient public, et nous pouvons être sûrs que ce sera le cas, ce ne sera bon pour personne, vous ne pensez pas ? », demande le président exécutif de la compagnie aérienne.

En réponse, sur un ton très informel et avec le droit au sourire, Hugo Mendes écrit que sa « réaction spontanée est de dire oui 🙂 ». Cependant, « sérieusement », dit-il aussi, « je comprends que cela puisse être irritant pour vous, mais nous ne devons pas nous permettre de perdre le soutien politique du PR ». [Presidente da República]”.

« Il nous a soutenus vis-à-vis de la TAP, mais si son humeur change, tout est perdu », poursuit l’ancien gouverneur. « Une condamnation venant de lui contre TAP/Gouvernement retourne tout le pays contre nous », souligne-t-il.

Hugo Mendes dit aussi qu' »il n’exagère pas » : « C’est notre principal allié politique, mais il peut devenir notre plus grand cauchemar ».

C’est ainsi que se termine la réponse envoyée à la société gestionnaire du TAP.

Capture d’écran de l’e-mail, partagé sur les réseaux sociaux

Les mails sont datés du 10 février dernier et l’image a commencé à circuler sur les réseaux sociaux ce soir, même lors de l’audition de Christine Ourmières-Widener. Sa propre réponse a confirmé l’authenticité des communications.

Le dirigeant est le troisième, sur une liste de près de six douzaines, à être entendu par le CPI, formé à l’initiative du Bloc de gauche.

Revivez ici tous les moments clés de cette audition.

Pendant près de sept heures, Christine Ourmières-Widener a fait savoir qu’elle était fortement en désaccord avec le limogeage dont elle était la cible, critiquant les performances de la tutelle – désormais commandée par Fernando Medina et João Galamba et, auparavant, impliquant d’anciens ministres des Finances. et Infrastructure , comme João Leão ou Pedro Nuno Santos — ils passeront également par l’Assemblée de la République pour apporter des éclaircissements.

Le PDG de TAP a également démenti la version des faits liés à la démission et à l’indemnité conséquente versée à Alexandra Reis, présentée la semaine dernière par le directeur financier du transporteur, Gonçalo Pires. Après tout, dit Widener, le directeur financier n’était pas seulement au courant de la négociation de sortie, il en a été informé.

La gérante dit qu’elle est « un bouc émissaire licencié illégalement » et fait savoir qu’elle recourra à la justice pour « défendre son honneur ».

L’indemnité de 500 mille euros versée à l’ancienne administratrice du groupe et ancienne secrétaire d’État, Alexandra Reis, a généré un énième épicentre dans le terrain déjà sismique de la TAP. En mars, le rapport de l’Inspection générale des finances a effectivement tenu la direction générale de l’entreprise pour responsable du paiement indu, décapitant le PDG et président, Manuel Beja. Immune était l’administrateur financier – qui a confirmé la semaine dernière sa relation amicale avec le ministre qui supervise l’entreprise qu’il aide à gérer.

Le CPI se poursuit ce mercredi, jour où Alexandra Reis sera entendue.

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