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Quand le Portugal s’installe sur les bancs de touche nordiste

 

Avec l’arrivée de Luis Castro à Dunkerque, ils sont désormais trois techniciens en provenance du Portugal à officier dans le Nord. Paulo Fonseca à Lille, Jorge Maciel à Valenciennes et donc Castro sur la Côte d’Opale. Du jamais vu. Petit tour d’horizon des différentes situations dans lesquelles nos lusitaniens se trouvent.

C’est une situation assez inédite à laquelle on assiste actuellement dans les Hauts-de-France. Jamais le département du Nord n’avait connu autant d’entraîneurs portugais sur ses bancs. S’il a côtoyé une poignée de joueurs, en grande partie grâce au LOSC sur la dernière décennie (de José Fonte à Renato Sanches, en passant par Éder), aucun coach portugais n’avait été nommé à la tête de l’équipe première de Lille avant Paulo Fonseca. Ni même à Valenciennes, comme à Dunkerque.

Luis Castro (Dunkerque) : un challenge titanesque à relever

Un Luis Castro peut en cacher un autre. Alors non, il ne s’agit pas de l’actuel entraîneur de Cristiano Ronaldo à Al-Nassr, mais bien de son homonyme, qui est arrivé mercredi dernier à Dunkerque. Il avait jusqu’alors principalement œuvré dans les centres de formation des clubs au Portugal, où il a notamment remporté la Youth League avec Benfica en 2022.

Le natif de Moreira de Cónegos débarque dans un contexte compliqué. Actuels 18ème de Ligue 2, les Dunkerquois réalisent un début de saison cauchemardesque qui a valu à Mathieu Chabert d’être démis de ses fonctions en début de semaine. Et pour cause, le club n’y arrive plus depuis sa victoire inaugurale à Guingamp (1-0), le 12 août dernier, puisqu’il a enchaîné trois nuls et trois défaites. Les nouveaux actionnaires turcs, arrivés cet l’été avec notamment l’ex-attaquant Demba Ba dans le lot, ont donc fait preuve d’imagination en allant chercher Castro.

Ce choix en a surpris plus d’un chez les supporters de l’USLD puisque leur nouveau coach ne dispose que d’une faible expérience en tant qu’entraîneur principal (six matchs en Grèce avec Panetolikos) et qu’il ne maîtrise pas la langue française. Sur les réseaux sociaux, certains n’ont d’ailleurs pas caché leur étonnement et remettent en cause la démission jugée rapide de Chabert. « Je ne comprends pas pourquoi on a changé si tôt d’entraîneur », écrit Loïc, fan de Dunkerque depuis tout jeune. « Ce n’est pas l’entraîneur la cause principale (ndlr : des résultats) mais les joueurs », ajoute Alexis.

L’ex-Águias, inconnu au bataillon jusqu’ici, a donc un challenge titanesque à relever. Sa mission commence ce samedi, à domicile, avec la réception de Quevilly (19 heures.

Jorge Maciel (Valenciennes) : un début de championnat très compliqué

Entraîneur adjoint de Miguel Cardoso, Christophe Galtier ou encore Paulo Fonseca, Jorge Maciel a décidé de franchir le pas en prenant les rênes d’une équipe cet été. Valenciennes sonnait alors comme l’opportunité la plus adéquate puisqu’il connaît parfaitement le Nord depuis son arrivée en novembre 2019, en tant qu’adjoint à Lille, et qu’il ne cachait pas son envie de se lancer.

Âgé de 37 ans, ce dernier arrive après que VA se soit fait racheter par la société danoise Sport Republic et que Eddy Zdziech, très décrié par les supporters, ait quitté la présidence après neuf ans de mandat. Tous les feux étaient alors au vert pour démarrer une nouvelle ère mais Jorge Maciel ne connaît pas des débuts rêvés pour le moment. Avant son déplacement sur la pelouse des Tangos de Laval ce samedi, leader avec 19 points, son équipe est dans le rouge (19ème avec 6 points).

Jorge Maciel a beaucoup baroudé avant d’atterrir chez les Rouges et Blancs. Sa culture tactique et sa proximité avec les joueurs, tout comme son aisance en conférence de presse ont été appréciés par Sport Republic qui l’a alors désigné. Nouvelle page, nouvel entraîneur et nouveaux joueurs. Une nouvelle ère qui risque de prendre du temps et les supporters en sont pleinement conscients : « Oui, il y a des inquiétudes qui commencent à naître parmi les supporters mais personnellement je conserve ma confiance envers le coach », résume Florian, qui tient le média ActuVAFC. « Il est primordial de donner du temps au temps et de permettre au coach de mettre en place sa vision et de développer le potentiel de cette équipe. », poursuit-il.

Paulo Fonseca (Lille) : un mercato qui laisse des traces

En une saison, Paulo Fonseca a quasiment mis tout le monde d’accord avec un football attrayant et extrêmement plaisant à regarder, bien loin de celui de son prédécesseur, Jocelyn Gourvennec,  qui enrageait les supporters des Dogues. Cinquièmes de Ligue 1 lors de l’exercice 2022-2023, les Lillois auraient même pu espérer un meilleur classement s’ils s’étaient montrés plus adroits devant les buts.

Qu’importe, à l’arrivée, sa première saison, ponctuée par une possibilité de jouer la Conférence League, est une réussite et n’a laissé présager que du bon. Ses performances ne sont d’ailleurs forcément pas passées inaperçues auprès des autres clubs, dont l’Olympique Marseille, qui l’a activement courtisé pendant l’été après le départ d’Igor Tudor. Mais le technicien a décidé de rester, car il aurait, selon ses dires, bénéficié de « garanties sportives. »

Des garanties qui ne portent pas si bien leurs noms puisqu’il n’a finalement pas eu le droit à tous les renforts qu’il recherchait. En effet, aucun attaquant supplémentaire n’a signé malgré la qualification en phase de groupes de C4, acquise contre les Croates de Rijeka. L’entraîneur du LOSC compose donc avec les armes qu’il a à sa disposition, mais ne cache pas son mécontentement pour autant. La défaite contre Reims, à domicile mardi dernier, a commencé à faire émerger des doutes chez les supporters, dont Jules, qui le sent démotivé. « Je pense qu’il est de plus en plus désabusé par les dirigeants…» Si tel est le cas, il serait fortement probable que Paulo Fonseca ne fasse plus très long feu à Lille. Quoiqu’il en soit, lui et ses troupes, qui pointent actuellement à la onzième place avec huit points au compteur, se déplacent au Havre ce dimanche.

© AS QUINAS / MOVEAVEIRO

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