Selon une étude réalisée par la Commission CGTP pour l’égalité à laquelle l’agence Lusa a eu accès, au cours de la période sous analyse, environ 1881 milliers de travailleuses ont été exposées, sur leur lieu de travail, à des facteurs pouvant affecter la santé physique, correspondant à plus plus de 80% du total des travailleurs, un pourcentage qui a augmenté de près de neuf points de pourcentage par rapport à 2013.
Les mouvements répétitifs des mains et des bras étaient le facteur de risque physique le plus fréquemment rapporté par les femmes (74% du total), suivis de l’exposition à des activités nécessitant une concentration visuelle intense (57%), à des positions fatiguées ou douloureuses (56%), au bruit ( environ 30%), manutention de charges lourdes (28%), glissades, trébuchements et chutes (27%), exposition aux produits chimiques, poussières, vapeurs, fumées ou gaz (26%).
Selon l’analyse, préparée par le Bureau d’études de la CGTP, sur la base des données de l’INE, au même trimestre de 2020, environ 1280 mille travailleuses étaient exposées à des facteurs de risque de santé mentale sur leur lieu de travail, ce qui correspond à environ 55% du total nombre de travailleuses, ayant augmenté de 19 points de pourcentage par rapport à 2013.
Ces facteurs affectent le plus souvent les tranches d’âge de 35 à 54 ans.
La forte pression des délais ou la surcharge de travail a été le facteur de risque mental le plus fréquemment mentionné par les travailleuses (45% du total), suivi par les contacts avec des personnes problématiques mais non violentes, à savoir les clients, les patients, les étudiants (40% des travailleurs).
Au deuxième trimestre de l’année dernière, 285 000 travailleuses (7,8% du total) ont déclaré avoir eu un problème de santé causé ou aggravé par le travail.
Selon la CGTP, contrairement à ce qui se passe pour les accidents du travail, les maladies professionnelles sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, surtout à partir de 55 ans.
Plus de la moitié des femmes (56%) qui ont signalé des problèmes de santé se sentent considérablement limitées dans leur capacité à effectuer des activités quotidiennes normales, un quart d’entre elles se sentent limitées dans une certaine mesure et seulement 15% ne se sentent pas limitées.
Les problèmes osseux, articulaires ou musculaires ont été identifiés comme les plus graves par 59% des travailleuses ayant des problèmes de santé liés au travail, suivis du stress, de la dépression ou de l’anxiété (23%).
Au cours du trimestre sous revue, plus de 68 000 femmes qui travaillaient, ou qui avaient travaillé au cours des douze mois précédents, avaient eu au moins un accident du travail au cours de cette période, soit 2,6% des femmes employées.
Au vu des données analysées, Intersindical a conclu que «l’intensification des rythmes de travail et les conditions de travail déficientes, associées à une flexibilité croissante et à un emploi précaire, sont fortement et intrinsèquement liés aux maladies professionnelles, qui touchent majoritairement les femmes, avec une prédominance de blessures musculo-squelettiques ».
L’étude Inter a également souligné que le stress au travail devient «de plus en plus fréquent dans de nombreux lieux de travail, dont les causes les plus courantes sont liées à la précarité et à l’insécurité de l’emploi, les longues heures, la charge de travail excessive et le nombre insuffisant de travailleurs».
La CGTP a également estimé que les risques psychosociaux découlant de ces problèmes « sont plus complexes que les risques habituels de santé et de sécurité au travail » et a rappelé que « nombre des maladies qui en découlent ne sont pas encore officiellement reconnues comme maladies professionnelles ».
Prenant en compte le résultat de l’analyse effectuée, la Commission pour l’égalité de la centrale syndicale, a défendu qu ‘«il est urgent de donner une visibilité au problème des maladies professionnelles liées au travail, à savoir les lésions musculo-squelettiques qui touchent principalement les travailleuses».
Pour cela, il considère comme prioritaire d’articuler les exigences globales de prévention de la sécurité et de la santé au travail avec l’intervention des syndicats dans la lutte contre les maladies professionnelles.
L’élaboration d’un plan d’action national et la modification et l’amélioration de la législation actuelle sont d’autres priorités de la CGTP dans ce domaine.
RRA // EA