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Opération Marquês: un ancien Premier ministre portugais accusé de 31 crimes pour savoir s’il doit être jugé

Plus de six ans après son arrestation à l’aéroport de Lisbonne, soupçonné de couches labyrinthiques de corruption, l’ancien Premier ministre portugais José Sócrates doit savoir si lui – et les 27 autres accusés impliqués dans «  l’opération Marquês  » – seront jugés.

Une décision sur la méga affaire qui intègre des scandales financiers compliqués comme BES / GES et PT Telecom sera annoncée dans la plus grande salle d’audience du Campus de Justiça de Lisbonne le 9 avril à 14h30.

Le juge Ivo Rosa est en charge de ce «processus d’instruction» de Marquês depuis deux ans.

Sa «décision» est considérée comme plus longue, sous forme papier, que les 4 000 pages de preuves – avec 600 numéros en annexe – délivrées à l’origine par le ministère public.

S’adressant au journal télévisé SIC hier soir, le journaliste Ricardo Costa a déclaré que le juge Rosa était connu pour «renvoyer beaucoup de choses au ministère public». Il a tendance à être «beaucoup plus en faveur de la défense», ce qui signifie en l’occurrence José Sócrates et ses camarades «arguidos» qui ont toujours déclaré n’avoir aucune raison de répondre.

Marquês est un cas historique à bien des égards. Jamais auparavant un Premier ministre portugais n’avait été emprisonné ni accusé de 31 délits de corruption, de fraude fiscale, de falsification de documents et de blanchiment d’argent.

Le 9 avril, dit Ricardo Costa, sera un «jour important pour la justice portugaise, pour la politique et pour la démocratie portugaise».

«On ne peut pas prévoir ce qui est en jeu», a-t-il dit, même s’il est juste d’imaginer que le juge Rosa pourrait certainement rejeter certaines charges à force du fait que l’affaire elle-même est devenue «extrêmement lourde» (cliquez ici).

Une fois la décision du juge Rosa prise, la seule entité qui peut «faire appel» est le ministère public lui-même.

C’est loin du «bout de la route», mais ce sera ce «début» d’un nouveau chapitre.

Selon le SIC, l’accusation du ministère public – élaborée par sept procureurs et composée de 11 volumes (5 036 pages), 14 084 segments de faits et 189 crimes – soutient que José Sócrates «a reçu environ 34 millions d’euros entre 2006 et 2015 (alors qu’il était Premier ministre ) en échange de la promotion des intérêts de l’ancien banquier Ricardo Salgado chez GES et chez PT (Portugal Telecom) ainsi que de la garantie de la concession de financement de la Banque d’État Caixa Geral de Depósitos au développement de Vale do Lobo en Algarve, et pour la promotion des affaires contrats, notamment à l’étranger, du Groupe Lena ».

Sócrates a passé les premiers mois après son arrestation à la prison d’Évora, puis a été remis en résidence surveillée (cliquez ici) et a finalement pu retrouver une liberté relative.

Il a annoncé son intention de poursuivre l’Etat portugais pour 50 000 € de dommages et intérêts pour «le mauvais fonctionnement de l’administration de la justice portugaise» (cliquez ici).

natasha.donn@algarveresident.com

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