Nuno Melo, récemment élu président du CDS-PP lors du 29e Congrès national du parti et député européen, a envoyé une déclaration aux rédactions critiquant le fait qu' »à ce jour, Banco Português de Fomento (BPF) n’a pas encore présenté le rapport et des comptes pour l’année 2020, même après qu’en juin 2021, la PDG Beatriz Freitas a assuré à l’Assemblée de la République qu’il serait présenté d’ici la fin de ce mois ».
Le dirigeant du CDS parle d’une « Banque portugaise de développement colonisée par des logiques partisanes, avec une tutelle passive préméditée, sans contrôle et avec accès à des milliards d’euros de fonds PRR pour des investissements directs dans des entreprises choisies par une équipe totalement dépendante du gouvernement », c’est tout ce qui ne peut être acceptée dans un État de droit démocratique ».
Le CDS sollicitera l’évaluation et l’intervention de la Commission européenne, chargée de contrôler l’acheminement et l’application des fonds communautaires dont la gestion sera confiée au BPF, ainsi que la Banque centrale européenne, dans ce qui relève à terme du domaine de compétence de surveillance, se référant au fait que la banque n’a pas encore de président du conseil d’administration.
« Il est inadmissible et sans réserve que le BPF – qui avait fin 2020 dix fonds sous sa gestion, pour un montant global de 3,811 millions d’euros et gérera une grande partie du soi-disant « bazooka » – n’ait pas encore rendu aucun compte aux actionnaires et au pays, empêchant ainsi le contrôle juridique et politique nécessaire », prévient Nuno Melo.
« A noter que la Cour des comptes envisage déjà le transfert de 250 millions d’euros du Plan de relance et de résilience (PRR), aux fins de capitaliser le BPF », invoque l’eurodéputé.
«En août 2020, Banco Português de Fomento (BPF) a été créée, avec pour mission de promouvoir la modernisation des entreprises, de les soutenir sans avoir besoin d’intermédiation du système bancaire, ainsi que le développement économique et social du pays, ayant a officiellement démarré ses fonctions le 3 novembre de la même année, avec un capital social de 255 millions d’euros », rappelle le dirigeant du CDS.
Nuno Melo prévient également que « presque deux ans après sa création, la BPF n’a toujours pas de président du conseil d’administration, après la direction au Banco de Portugal de Vítor Fernandes, ancien directeur de Novobanco ».
En fait, Vítor Fernandes a été approuvé à la présidence du BPF par la Banque du Portugal, mais le ministre de l’Économie a compris qu’il n’y avait aucune condition pour maintenir l’invitation.
« Eco » a rapporté que Banco de Portugal fait pression sur le gouvernement pour qu’il nomme un président de Banco Português de Fomento (BPF) d’ici le mois prochain. Selon Jornal Económico, il est difficile de trouver des candidats au poste de président non exécutif du BPF en raison de la question des salaires, de sorte qu’un changement législatif pourrait être nécessaire pour surmonter cette limitation salariale.
Nuno Melo déclare dans un communiqué que « dans la conjoncture actuelle, dans le contexte d’une économie de guerre, avec des entreprises confrontées à d’énormes difficultés dues à une inflation galopante, des coûts extrêmement élevés du carburant, de l’énergie et des matières premières, l’inertie et l’opacité du BPF sont un fait politique de la plus grande gravité et pertinence auquel les parties ne peuvent ignorer ».