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La cybercriminalité accrue «est là pour rester»

«L’habitude de faire des achats« en ligne », l’utilisation d’Internet, le télétravail, bref… [tudo] est venu pour rester. Les gens ne ralentiront pas l’utilisation d’Internet après covid, pour les habitudes qu’ils ont acquises. Il y a aussi ici un champ pour les organisations criminelles, dont nous devons être conscients, résultant précisément d’une plus grande utilisation d’Internet par les citoyens », a-t-il expliqué, dans une interview à Lusa, via zoom.

Le 2 de ce mois, lors d’une réunion avec des parlementaires européens, sous la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne (UE), le directeur de l’agence de coopération policière Europol avait souligné que la crise économique et sociale résultant de l’impact de la pandémie de covid -19 dans le monde est une «opportunité» pour le crime organisé.

Dans un rapport publié en novembre, Europol a noté l’augmentation de la cybercriminalité. «Les gens sont plus à la maison, (…) ce confinement nous a conduit à utiliser davantage internet, les gens font plus d’achats sur internet», justifie Isabel Oneto, élue par le PS.

Selon les chiffres publiés aujourd’hui, concernant la Journée pour un Internet plus sûr, les demandes d’aide à la ligne de l’Association portugaise de soutien aux victimes sur la cybercriminalité et les contenus illégaux ont augmenté de 575,49% entre 2019 et 2020.

Dès le début, la pandémie a entraîné de nouveaux types de crimes, liés à la contrefaçon et à la commercialisation de vaccins, de tests covid, de masques et d’équipements de protection individuelle. La désinformation a également pris une silhouette «particulièrement grave», notamment en ce qui concerne «l’exploitation par l’extrémisme», précise Oneto, rappelant que «de nombreux serveurs sont en dehors de l’Union européenne», ce qui rend difficile la collecte de preuves.

« C’est un dossier que les États membres, en particulier l’Allemagne, ont demandé à Europol de développer », ajoute-t-il. Si l’équilibre entre liberté d’expression et lutte contre la désinformation rend la criminalisation «difficile», il est aussi «possible d’identifier l’origine d’un certain type de désinformation, sa systématisation et la manière dont elle est utilisée par les extrémistes», note-t-il.

La cybercriminalité oblige «une réponse globale» et l’Union européenne «peut renforcer l’échange d’informations», défend le député, concédant qu’il s’agit d’un combat «très difficile».

« La Commission européenne a déjà avancé avec la création d’un réseau de centres, utilisant l’intelligence artificielle, pour détecter et prévenir ce type de criminalité », rappelle-t-il, se référant également à la proposition, présentée en novembre, de revoir et de renforcer le mandat Europol, qui est en cours de discussion par les États membres et qui a été considéré comme une priorité par l’actuelle présidence portugaise du Conseil de l’UE (premier semestre 2021).

Parmi les amendements proposés par la Commission figure la conclusion d’accords de coopération avec des pays tiers (actuellement, Europol est limité aux États membres de l’UE) et la collecte de données directement auprès d’entités privées, par exemple des plateformes Internet multinationales (pour le moment, ne peuvent recevoir que des informations des États membres ou des organisations internationales).

«Ce sont des négociations complexes», reconnaît Isabel Oneto, soulignant la nécessité de sauvegarder la protection des données personnelles.

Cette complexité conduit le député européen à prévoir que ce dossier est susceptible de «passer à la prochaine présidence» de l’UE. «C’est notre priorité, mais surtout [no que diz respeito a] ouvrir la voie au consensus », comprend-il.

«C’est beaucoup qui est en jeu», souligne-t-il. Par exemple, « le partage d’informations avec des pays tiers est un dossier délicat », car « c’est une chose d’admettre le principe », c’est une autre « les termes » de ces protocoles, souligne-t-il. «Il est nécessaire de générer un consensus, surtout sur la fiabilité des informations», explique-t-il.

L’objectif de la présidence portugaise « est d’accélérer tous ces dossiers, en ce sens qu’il est possible de parvenir rapidement à un accord », résume-t-il.

Outre l’augmentation de la cybercriminalité directement liée à la pandémie, il y a eu également une augmentation du «phising» déjà connu – collecte illégale d’éléments personnels et financiers – et «une intensification» de la production et de la distribution de pornographie enfantine à des fins d’abus sexuels des mineurs – ici, « Il est possible de travailler beaucoup au niveau préventif et de détecter le problème grâce à la coopération entre les États membres », estime Isabel Oneto.

Selon les données publiées aujourd’hui, ce n’est que dans les districts de Braga et Viana do Castelo que les délits pornographiques impliquant des mineurs sur Internet ont augmenté de 180% en 2020 par rapport à l’année précédente.

Malgré la «diminution naturelle des migrations», il y a également eu une «augmentation» du trafic d’êtres humains et de l’immigration illégale pendant la pandémie. «Les causes qui conduisent à cette migration demeurent, avec ou sans covid, ou elles peuvent même être aggravées par la question de la pandémie», souligne le député.

SBR (SV / ABC) // ZO

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