1-1-e1669908198824-png

Facebook conteste la fermeture d'un groupe pro-démocratie en Thaïlande

Une vague croissante de manifestations s'est répandue dans ce pays d'Asie du Sud-Est depuis juillet, contre le gouvernement considéré comme illégitime, mais aussi contre la monarchie, sujet jusque-là tabou.

Le groupe «Royalist Marketplace», créé en avril, comptait plus d'un million de membres lorsque l'accès a été bloqué par Facebook lundi.

Le réseau social a été "contraint" de prendre cette décision sur ordre du gouvernement thaïlandais, a déclaré un porte-parole de Facebook à l'agence française France-Presse.

«(Des ordres comme celui-ci) violent le droit international. Nous travaillons pour protéger et défendre les droits de tous les utilisateurs d'Internet et nous nous préparons à contester légalement cette demande », a-t-il ajouté.

Pavin Chachavalpongpun, un activiste thaïlandais en exil au Japon et modérateur de ce groupe, a déclaré à l'AFP qu'il permettait de "vraies discussions" sur la monarchie, son rôle et les voies de réforme.

Selon Pavin, la fermeture du groupe montre que Facebook travaille pour "promouvoir l'autoritarisme" en Thaïlande et "approuver les tactiques du gouvernement en matière de censure des informations".

C'est "un obstacle au processus de démocratisation en Thaïlande, ainsi qu'à la liberté d'expression", a-t-il ajouté.

Ce matin, l'avocat Anon Numpa, l'une des figures de proue du mouvement, a été arrêté pour la troisième fois en quelques semaines.

Depuis le début des manifestations, 11 militants ont été détenus pour une douzaine de raisons, notamment la sédition et la violation de la loi d'urgence sur la santé.

La monarchie est une question extrêmement sensible en Thaïlande, où le roi et sa famille sont protégés par une loi sur la diffamation très sévère qui punit toute critique de 15 ans de prison.

Avec une fortune estimée à 60 milliards de dollars (environ 530 milliards d'euros), le monarque Maha Vajiralongkorn, connu sous le nom de Rama X, a apporté des changements sans précédent dans la gouvernance du pays depuis son accession au trône, prenant le contrôle direct de la l'immobilier et de placer les unités de l'armée directement sous son commandement.

Les manifestants thaïlandais, inspirés par la jeunesse de Hong Kong, attaquent également le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, un ancien chef de l'armée qui a dirigé un coup d'État en 2014 et reste au pouvoir après les élections contestées de 2019.

Les manifestants réclament sa démission, la dissolution du Parlement et la réécriture de la Constitution de 2017, qui donne des pouvoirs très larges aux 250 sénateurs, tous élus par l'armée.

L'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l'utilisation par le gouvernement thaïlandais de «lois qui violent les droits» et la liberté d'expression.

«Facebook doit lutter de toutes les manières possibles contre les demandes du gouvernement pour protéger les droits humains du peuple thaïlandais», a déclaré John Sifton, directeur Asie de HRW.

Une petite manifestation pro-monarchique a eu lieu devant l'ambassade du Japon à Bangkok aujourd'hui, demandant à Tokyo de renvoyer Pavin en Thaïlande pour y être jugé en vertu de la loi royale sur la diffamation.

AXYG // FPA

Articles récents