Selon les comptes rendus par Lusa, basés sur des informations publiées par 12 des principales entreprises technologiques, pour la plupart nord-américaines, plus de 74 000 emplois seront supprimés, dont Alphabet, propriétaire de Google, Microsoft, Disney ou encore Spotify.
Si l’on ajoute l’annonce de licenciements par Meta, propriétaire de Facebook, WhatsApp et Instagram, de 11 000 travailleurs, soit 13 % de l’effectif, et celle d’Amazon, de 10 000 dans le même temps, le nombre monte à environ 95 000.
À l’époque, le patron de Meta avait déclaré que l’objectif de supprimer ces emplois était de rendre l’entreprise plus agile et efficace, en réponse aux mutations économiques et commerciales.
En début d’année, le 4 janvier, la Salesforce nord-américaine a annoncé son intention de licencier 10 %, soit environ 8 000 personnes, et a avancé avec un plan de restructuration.
Le fournisseur de logiciels a reconnu avoir embauché trop de personnes lorsque les revenus ont augmenté pendant la pandémie de covid-19 et « prend désormais ses responsabilités » pour ne pas avoir bien calculé que ce boom se terminerait plus tôt que prévu.
Le lendemain, c’était au tour du « géant » du e-commerce Amazon, qui annonçait le licenciement de 18.000 personnes, un nombre record à ajouter aux 10.000 de novembre 2022, une décision qui résulte de l’incertitude économique et du nombre élevé de contrats passés ces dernières années.
Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Microsoft d’annoncer la suppression de 18 000 emplois, soit moins de 5 % de l’effectif, le président exécutif (PDG), Satya Nadella, évoquant que l’entreprise traverse des « changements importants », notant que lorsqu’il rencontre les clients, il note qu’ils n’« accélèrent plus leurs dépenses numériques », comme on l’a vu pendant la pandémie, mais qu’ils choisissent plutôt « d’optimiser leurs dépenses numériques pour faire plus avec moins ».
Telles étaient les déclarations de Nadella le 18 janvier, et quelques jours plus tard (23 janvier), Microsoft annonçait un investissement de « milliers de millions » de dollars dans la technologie d’intelligence artificielle OpenAI, créateur du succès ChatGPT, un phénomène viral qui a « forcé » concurrents à développer des solutions similaires.
Pourtant, toujours en janvier, Alphabet, propriétaire de Google, annoncerait la suppression de 12.000 emplois, soit 6,4% du total, après des années de croissance « spectaculaire » car il est désormais confronté à une « réalité économique différente ».
Après la pandémie de covid-19, le monde assiste depuis près d’un an à une guerre en Europe, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la hausse des taux d’intérêt, des niveaux d’inflation jamais vus depuis longtemps, auxquels s’ajoutent les les coûts élevés de l’énergie, entre autres défis macroéconomiques.
L’annonce a été faite par le PDG de Google et Alphabet, Sudar Pichai, qui a également annoncé que l’intelligence artificielle (IA) est une grande opportunité pour les produits technologiques.
Fin septembre dernier, Google comptait 186 779 personnes, soit 36 000 de plus que les 150 028 employés qu’il comptait à la même période de 2021.
Toujours en janvier, la plateforme musicale Spotify, basée à Stockholm, avait annoncé qu’elle supprimerait 6 % de ses effectifs, soit environ 600, rejoignant la vague des entreprises technologiques qui réajustent leur « ardoise » de travailleurs, face aux craintes d’une crise mondiale. récession.
Spotify compte environ 8 600 employés dans le monde.
Toujours sur le sol européen, le fabricant de logiciels allemand SAP supprimera 3 000 emplois, soit 2,5 % du total, pour réduire ses coûts jusqu’à 350 millions d’euros par an à partir de 2024.
Le mois dernier, IBM a annoncé la suppression de 3 900 emplois et PayPal la suppression de 2 000.
Pourtant, déjà ce mois-ci, Dell, qui se consacre principalement à la fabrication d’ordinateurs et de leurs accessoires, a prévenu le marché qu’il allait licencier 6 500, soit l’équivalent de 5 %.
Cette réduction intervient dans un contexte de baisse de 55% des ventes d’ordinateurs personnels dans l’activité de l’entreprise, et de conditions de marché qui continuent de « se détériorer face à un avenir incertain », selon un communiqué interne du chef des opérations, cité par les média.
Avec cette réduction, Dell maintiendra un effectif de 126 300, le plus bas en sept ans.
La plateforme Zoom, devenue célèbre pendant la pandémie de covid pour promouvoir l’usage des visioconférences, a rejoint le mouvement et va licencier 15% du total, soit 1 300 personnes.
Disney a également rejoint la vague de réduction des effectifs, cette fois avec une suppression de 7 000 emplois, soit environ 3 % du total, dans le but de réduire les coûts.
Le portail Internet Yahoo, qui a été racheté en 2021 par le fonds d’investissement Apollo, va couper de 20% son nombre total de personnes, autour de 1.600, selon ce qui a été rapporté dans les médias, à la suite d’une restructuration de son activité publicitaire numérique.
Ce ne sont que des exemples de la vague de licenciements qui afflige l’univers technologique, après une période au cours de laquelle des milliers d’emplois ont été créés. Il y a ceux qui soulignent qu’il s’agit d’un réajustement du marché.
Selon les données de l’Efe, en 2022, les grandes entreprises technologiques étaient responsables du licenciement de 150 000 personnes dans le monde, Twitter et Meta inclus.
ALU // CSJ