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Des amendes d’un montant total de 304 millions d’euros infligées au «  cartel des boissons  » des hypermarchés et des fournisseurs

Six hypermarchés et deux fournisseurs bien connus ont été condamnés à des amendes d’un montant total de 304 millions d’euros pour avoir organisé une forme de «cartel» des boissons qui a fixé les prix de l’alcool d’une manière qui a porté préjudice aux consommateurs pendant de nombreuses années.

Les hypermarchés cités hier dans un communiqué de l’Autorité de la concurrence (AdC) étaient Modelo Continente, Pingo Doce, Auchan, Intermarché, Lidl et Cooplenorte (propriétaires des points de vente E.Leclerc). Les fournisseurs étaient la Sociedade Central de Cervejas (SCC), Primedrinks.

Modelo Continente a reçu l’amende la plus importante (121,9 millions d’euros), suivie de Pingo Doce (91 millions d’euros), Auchan (22,3 millions d’euros), Intermarché (19,4 millions d’euros), Lidl (10,6 millions d’euros) et Cooplenorte (2 millions d’euros).

Le fournisseur SCC a été condamné à payer 29,5 millions d’euros, Primedrinks 7 millions d’euros.

Au-delà des «entités», un directeur de Central de Cervejas s’est vu infliger une amende de 16 000 € et un directeur commercial de Modelo Continente 2 000 €.

Selon la déclaration, la valeur des amendes a été déterminée par le volume des ventes et les années pendant lesquelles le «cartel» a fonctionné.

Selon l’AdC, dans la «terminologie» des concours, il s’agissait d’une «opération en étoile» dans laquelle les distributeurs utilisaient un fournisseur commun pour garantir par l’intermédiaire de ce fournisseur que chaque hypermarché appliquait le même prix de vente au public. Cela «garantissait une augmentation généralisée des prix de vente au public» tout en évitant les «contacts directs» entre distributeurs et acheteurs.

La déclaration d’AdC faisait suite à deux cas spécifiques – le premier impliquant Modelo Continente, Pingo Doce, Auchan, Intermarché et Central de Cervejas, ainsi que les deux administrateurs; le second impliquant les mêmes supermarchés plus Lidl et Cooplenorte, tous acceptant les mêmes prix par l’intermédiaire du fournisseur de boissons alcoolisées Primedrinks.

Dans le premier cas, dit l’autorité des compétitions, l’opération de cartel a duré «plus de neuf ans, entre 2008 et 2017 – fixant les prix sur des bières comme Sagres et Heineken, mais aussi sur d’autres boissons comme Bandida do Pomar et même Água do Luso ( l’eau!).

Le deuxième cas concernait les vins produits par Esporão et Aveleda, les whiskies Famous Grouse et Grant’s, le gin Henrick et la vodka Stolichnaya. Cette opération semble avoir duré plus d’une décennie, entre 2007 et 2017. Il était particulièrement «figé» de voir les prix grimper sans relâche.

Ce sont les premières «condamnations» prononcées pour la pratique concertée de fixation indirecte des prix entre distributeurs en collusion avec les fournisseurs – et elles sont extrêmement accablantes.

L’AdC ne s’est pas arrêté avec une déclaration. Il a en fait cité des e-mails incriminants trouvés au cours de son enquête (qui a débuté en 2017). Un de la Central de Cervejas disait: «C’est exactement l’objectif. Augmentez les prix !! Continue!! »

Primedrinks a cependant déclaré qu’il ne se «voyait» en aucun cas comme un méchant, et ferait «appel» de la décision de «restaurer (sa) bonne réputation».

Sonae (qui domine la chaîne Modelo Continente) a également été «consternée» par la censure, «rejetant absolument» le fait qu’elle ait pris part à tout type de pratique illégale qui aurait pu nuire aux consommateurs.

Ce qui est curieux, c’est que les autres chaînes n’ont pas encore prononcé, ni même exprimé l’indignation juste, alors que la réponse de Central das Cervejas a été relativement douce.

Selon le journal télévisé SIC: la Sociedade Central de Cervejas e Bebidas (SCC) s’est montrée «déçue».

Une déclaration de la société a souligné qu’elle allait désormais «étudier en détail la globalité de la décision afin de déterminer nos prochaines étapes».

natasha.donn@algarveresident.com

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