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Covid-19: le G20 exempte le Cap-Vert de payer sa dette jusqu'à la fin de l'année

Le groupe de pays créanciers responsable de l'organisation de l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a annoncé que le Cap-Vert bénéficierait de l'exemption de remboursement de la dette jusqu'au 31 décembre de cette année.

«Selon la demande adressée à la DSSI et soutenue par le G20, le Club de Paris a reconnu que la République du Cap-Vert pouvait bénéficier de l'initiative, de sorte que les représentants des pays créanciers au Club de Paris ont accepté de fournir au Cap-Vert une suspension de la service de la dette du 1er mai au 31 décembre de cette année », lit-on dans une note consultée aujourd'hui par Lusa.

Dans la note, les créanciers officiels expliquent que «le gouvernement de la République du Cap-Vert s'est engagé à canaliser les ressources dégagées par cette initiative pour augmenter les dépenses afin d'atténuer les impacts économiques, sociaux et sanitaires de la crise du covid-19, et est s'est également engagé à rechercher auprès de tous les créanciers officiels bilatéraux un traitement du service de la dette conforme aux termes de la proposition ».

Dans le texte disponible sur le site Internet du Club de Paris, il est également indiqué que ces créanciers "continueront à se coordonner étroitement avec d'autres responsables dans la phase de mise en œuvre de cette initiative, notamment lorsqu'ils envisagent une éventuelle prolongation de la période de suspension". paiements de ces deux pays lusophones.

Les membres du Club de Paris "qui participent à la réorganisation de la dette du Cap-Vert sont les gouvernements de la Belgique, de la France, du Japon, de la Fédération de Russie et de l'Espagne", tandis que "le Portugal participe également à la réorganisation de la dette du pays".

Les observateurs de la mise en œuvre sont des représentants des gouvernements d'Australie, d'Autriche, du Brésil, du Canada, du Danemark, de Finlande, d'Allemagne, d'Irlande, d'Israël, d'Italie, des Pays-Bas, de Norvège, de Corée du Sud, de Suède, de Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amérique.

Le texte du Club de Paris ne présente pas les montants impliqués dans la suspension des paiements.

La dette publique du Cap-Vert au premier trimestre a atteint un sommet historique de 243918 millions d'escudos (2200 millions d'euros), soit 131,3% du produit intérieur brut (PIB) et soit une augmentation de 6,6% en un an, selon les données officielles.

Selon le Bulletin statistique de la dette publique du Cap-Vert, publié la semaine dernière par le gouvernement et faisant référence au premier trimestre 2020, la croissance du poids de l'encours de la dette publique est également «justifiée par la baisse du PIB, du fait de la impact de la crise économique causée par la pandémie de covid-19 ».

En valeur absolue, la dette publique capverdienne a augmenté de 15 131 millions d'escudos (136,8 millions d'euros) au premier trimestre, par rapport à la même période en 2019, justifiée dans une note du ministère des Finances sur le bulletin avec la «combinaison» de des facteurs tels que les nouvelles ressources mobilisées, les variations de change et les amortissements effectués au cours de la même période.

À la fin du premier trimestre 2019, l'encours de la dette publique du Cap-Vert s'élevait à 115,7% du PIB et sur la même période de 2018 à 116,8%.

Le service de la dette publique de l'administration centrale a atteint 4167 millions d'escudos (37,7 millions d'euros) au premier trimestre, soit une augmentation de 41,4% par rapport à la même période en 2019.

Actuellement, environ 30% de toute la dette extérieure du Cap-Vert, bilatérale et commerciale, provient du Portugal, et le vice-premier ministre capverdien, Olavo Correia, a défendu fin juillet une «conversion» de cette dette, qui environ 600 millions d'euros, en «investissements stratégiques» dans l'archipel, à des «conditions» «d'intérêt» pour les deux pays.

Le Cap-Vert traverse déjà une crise économique causée par la pandémie de covid-19, avec le secteur du tourisme, qui garantit 25% du PIB, arrêté depuis mars. Afin de pallier le manque de recettes fiscales et compte tenu de l'augmentation des dépenses avec les prestations sociales et les soins de santé, le gouvernement a annoncé qu'il avait déjà négocié des moratoires pour payer la dette du pays.

La dette extérieure du Cap-Vert s'élève actuellement à 176 970 millions d'escudos (1 600 millions d'euros).

Le gouvernement portugais a annoncé le 5 août qu'il avait accordé un moratoire sur les prêts directs accordés au Cap-Vert et à São Tomé et Príncipe, selon un communiqué conjoint des ministères des affaires étrangères et des finances du 5 août.

«Le gouvernement portugais a accordé un moratoire sur les paiements dus jusqu'au 31 décembre 2020, concernant les prêts directs accordés à la République du Cap-Vert et à la République de São Tomé et Príncipe, à la suite des demandes présentées par ces pays», lit-on dans la note envoyée ensuite à Lusa.

La pandémie de covid-19 a déjà fait au moins 781.194 morts et infecté plus de 22,1 millions de personnes dans 196 pays et territoires, selon un rapport de l'agence française AFP.

La maladie est transmise par un nouveau coronavirus détecté fin décembre à Wuhan, une ville du centre de la Chine.

En Afrique, il y a 26 289 décès confirmés dans plus de 1,1 million de personnes infectées dans 55 pays, selon les statistiques les plus récentes sur la pandémie dans ce continent, qui révèlent que le Cap-Vert compte 36 décès et 3 253 cas.

MBA (PVJ) // JH

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