Francisca Van-Dúnem, qui s’exprimait devant l’agence Lusa à l’issue de la séance d’ouverture de la présentation d’IDEAL, qui s’est déroulée dans les locaux de la Police Judiciaire (PJ) à Lisbonne, a souligné que cette organisation complète une organisation identique déjà existante dans l’Union européenne (UE), le Serious and Organized Crime Threat Assessment (SOCTA), qui permettra une plus grande collaboration entre les deux parties.
Créé par sept pays d’Amérique latine — la Bolivie, le Chili, le Costa Rica, El Salvador, l’Équateur, le Mexique et le Panama (l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Paraguay et l’Uruguay y rejoindront bientôt) -, avec le soutien de l’Union européenne (UE), le IDEAL est un outil qui permettra, à travers la collecte et l’échange d’informations entre les pays concernés, d’évaluer la menace de la criminalité transnationale organisée.
En ce sens, il contribuera également à identifier les délits les plus impactants en Amérique latine, afin qu’une réponse opérationnelle des autorités policières et judiciaires puisse être priorisée.
« Cette initiative est extrêmement importante dans la mesure où la définition de politiques publiques de lutte contre la criminalité dépend beaucoup de la capacité à prévoir et anticiper quels sont les risques et menaces qui existent en matière pénale », a souligné Van-Dúnem.
Le ministre portugais de la Justice, qui a présidé au lancement officiel du projet, a rappelé la comparaison qui peut être faite avec Europol, puisqu’IDEAL soutiendra son homologue sud-américain, Ameripol, permettant aux deux entités de collaborer encore davantage.
« Au niveau européen, notamment à travers Europol, il existe déjà un instrument qui fait l’évaluation des risques et, d’une certaine manière, il converge avec l’organisation des différentes forces de police nationales afin de guider les efforts vers la lutte et la prévention de divers types de délits. a-t-il souligné.
« Il s’agit d’une initiative similaire en Amérique latine et elle est extrêmement importante, non seulement au niveau régional mais aussi au niveau mondial, ce qui nous permet de nous mettre d’accord sur des stratégies, car la criminalité, évidemment, n’est pas régionale, la criminalité aujourd’hui est mondiale. Nous avons de plus en plus besoin d’une articulation globale pour pouvoir mieux réagir face à la criminalité », a observé le responsable du gouvernement portugais.
Pour Francisca Van-Dúnem, dans cette perspective, l’initiative est « très bienvenue » et « complète celle qui existe déjà dans l’UE », qui « renforce la capacité mondiale » de lutte contre la criminalité grave et organisée.
Dans l’intervention faite lors de la séance d’ouverture du lancement d’IDEAL, Francisca Van-Dúnem a rappelé que la lutte contre la criminalité, pour être efficace, nécessite « des connaissances et une expertise », ainsi que « plus de ressources financières et humaines », c’est pourquoi le combat doit se faire « ensemble ».
La session a été suivie par vidéoconférence par le directeur national de la PJ portugaise, Luís Neves, ainsi que des représentants des gouvernements du Chili, du Costa Rica et du Panama, et les rapporteurs du document de travail, qui n’a pas été révélé, qui sera développé jusqu’en 2022 et qui divise le « combat » en huit domaines spécifiques.
Le trafic de drogue, la traite des êtres humains, la cybercriminalité, les crimes contre les biens, la contrebande, le trafic d’armes, les délits de droit commun et le blanchiment d’argent sont les domaines dans lesquels les travaux seront menés et dirigés par un comité qui comprend également des fonctionnaires de l’UE et d’Europol ainsi que des spécialistes. du Portugal, d’Espagne et de France.
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