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UE/Président: le Conseil arrête sa position sur la réforme de la gestion du trafic aérien

Les ministres des transports de l’Union européenne, réunis aujourd’hui à Luxembourg sous présidence portugaise, ont arrêté la position du Conseil concernant la réforme de la gestion du trafic aérien européen (Ciel unique européen), à l’issue de négociations avec le Parlement européen.

Lors d’une réunion présidée par le ministre des Infrastructures, Pedro Nuno Santos, les 27 sont parvenus à un accord sur ce que sont, pour le Conseil, les objectifs clés du ciel unique européen, arguant que la réforme – dont la proposition de loi a été « bloquée » dans le Conseil depuis 2015 – doit « améliorer la sécurité, répondre aux besoins en capacité et aider à réduire les émissions tout en étant rentable ».

Le Conseil part du principe que, bien qu’il poursuive les mêmes objectifs, sa position « diffère de la proposition de la Commission quant aux meilleurs moyens d’y parvenir », défendant par exemple les États membres que l’autorité nationale de contrôle, chargée de contrôler les performances, indépendamment de prestataires de services de navigation aérienne.

« Il sera possible pour les États membres de fusionner les fonctions de surveillance économique et de sécurité au sein d’une même entité administrative, plutôt que d’être obligés de créer une entité distincte pour la surveillance économique comme le propose la Commission », fait valoir le Conseil, faisant valoir que sa solution « réduit la bureaucratie et s’adapte aux modèles organisationnels existants ».

Le Conseil préconise également d’exiger des prestataires de services de navigation aérienne qu’ils disposent d’un seul certificat, au lieu de deux, comme initialement proposé par la Commission, les 27 préconisant un document unique couvrant à la fois les aspects sécuritaires et économiques nécessaires aux prestataires de services. opérant dans l’UE

Les États membres souhaitent également pouvoir autoriser l’ouverture de certains services de navigation aérienne aux conditions du marché, arguant que cela leur permettra de garantir que toute déréglementation de la gestion du trafic aérien repose sur une analyse coûts-avantages complète et ne nuise pas à la la sûreté ou la sécurité des opérations de gestion du trafic aérien.

Le Conseil souligne en outre que « l’approche générale renforce la protection de l’environnement en tant que domaine de performance clé, conformément au pacte écologique européen », soulignant que « les considérations environnementales devraient, comme la sécurité, être une priorité dans la planification et l’évaluation des performances de prestataires de services de navigation aérienne ».

Cité dans un communiqué publié par le Conseil, le ministre Pedro Nuno Santos a commenté que « toute réforme de l’aviation doit faire passer la sécurité avant tout », soulignant que « ce sont les États membres qui sont responsables de la sécurité de leur espace aérien en vertu de la convention de Chicago, comme ils sont chargés de la sécurité et de la défense en général ».

« Aucun secteur n’a plus souffert de la crise du covid-19 que l’aviation. Par conséquent, il est crucial que les réformes soient basées sur une analyse approfondie et qu’elles n’augmentent pas les coûts pour les compagnies aériennes, les prestataires de services de navigation aérienne ou toute autre partie intéressée », a-t-il ajouté.

Une fois la position des États membres adoptée, le Conseil entamera prochainement des négociations avec le Parlement européen sur la révision du cadre réglementaire dénommé Ciel unique européen, qui fixe des objectifs pour une organisation plus rationnelle de l’espace aérien européen, en augmentant capacité d’accueil des vols, tout en assurant la sécurité opérationnelle dans toute l’Europe.

En 2019, les retards de vols dans l’UE ont causé des pertes d’environ six milliards d’euros et ont également généré 11,6 millions de tonnes de dioxyde de carbone en excès.

Ce sont ces chiffres que Bruxelles veut réduire, prédisant d’emblée que les pilotes auront plus de routes de vol directes au lieu de voler dans un espace aérien encombré et que les compagnies aériennes n’opteront plus pour des routes plus longues pour éviter de facturer des zones avec des frais plus élevés.

Créée en 1999 par l’Exécutif communautaire, l’initiative Ciel unique européen vise à réduire la fragmentation de l’espace aérien au-dessus de l’Europe et à améliorer les performances de la gestion du trafic aérien en termes de sécurité, de capacité, de rentabilité et d’environnement.

L’exécutif communautaire a présenté, en 2013, une proposition de révision de ces règles, mais les négociations sont au point mort au Conseil depuis 2015, le Portugal s’imposant comme l’une des priorités de sa présidence tournante du Conseil pour débloquer ce dossier, qui s’est alors déroulé aujourd’hui à la dernière réunion des ministres des transports de l’UE du semestre.

ACC (ANE) // JNM

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