Le ministère de l’Économie estime, à ce stade, prématuré de discuter de la création d’un «passeport de vaccination», idée qui divise les partenaires de l’Union européenne (UE).
Interrogé par l’agence Lusa sur la position de l’exécutif sur la création éventuelle de ce document, le ministère de l’Économie et de la Transition numérique a déclaré, dans une réponse écrite, d’envisager – «à ce stade, lorsque le processus de vaccination dans l’UE est encore concentré en groupes prioritaires »-« prématuré de discuter de la création de soi-disant passeports de vaccination ».
Il est rappelé que plusieurs pays européens ont soutenu la délivrance de certificats de vaccination afin de faciliter les déplacements des personnes immunisées contre le covid-19, mais l’idée d’un «passeport de vaccination» suscite toujours la polémique.
Le ministère rappelle que sous la présidence portugaise, « le Conseil de l’Union européenne a déjà approuvé le cadre commun pour l’utilisation massive des tests de dépistage rapide Covid-19 et pour la reconnaissance des résultats des tests PCR et antigéniques dans l’UE » et que nous travaillent « maintenant pour aller de l’avant avec la reconnaissance et la certification technique de la vaccination, ainsi qu’un éventuel certificat médical de rétablissement ».
Le bureau du ministre Pedro Siza Vieira rappelle cependant que «le Portugal a suivi le développement de diverses solutions technologiques visant la récupération aérienne, dont certaines sont basées sur le concept de ‘passeport touristique de vaccination’ ‘», mais souligne qu’il apparaît «fondamental ( …) Que des règles doivent d’abord être définies sur les conditions dans lesquelles les voyages peuvent être effectués ».
Des règles qui « devraient idéalement être harmonisées au niveau européen » et qui « devraient ensuite être largement diffusées pour être largement connues et permettre à ceux qui les respectent de voyager », ajoute-t-il.
De nombreux pays dotés d’un marché touristique se sont prononcés en faveur de l’application de ce «passeport». En janvier, la Grèce a soumis une proposition à la Commission européenne (qui a reçu le soutien du Portugal) pour permettre l’utilisation des certificats de vaccination pour faciliter les déplacements au sein de la communauté.
Pendant ce temps, les autorités grecques ont signé lundi un accord avec Israël qui permettra aux citoyens grecs et israéliens vaccinés de voyager sans restriction dans les deux pays.
Au niveau de l’UE, des discussions entre les 27 États membres sont en cours pour évaluer des normes communes de reconnaissance mutuelle des certificats de vaccination à cette fin, mais à ce stade, il n’y a toujours pas de position commune sur les implications, les droits et les questions citoyens dans l’accès au vaccin, sans oublier que l’administration est volontaire) impliqués dans cette affaire.
Pour l’instant, les 27 ont déjà adopté des lignes directrices sur la preuve de la vaccination contre le covid-19 à des fins médicales, afin de garantir son «interopérabilité» et de s’assurer que son contenu est «uniforme».
L’Espagne, autre pays à fort marché touristique, n’a pas encore lancé de «passeport de vaccination», mais Madrid est favorable à l’idée. La même chose est vraie en Italie.
La Suède et le Danemark ont déjà annoncé la création de certificats de vaccination numériques pour les voyages à l’étranger, documents qui peuvent également être utilisés pour accéder à des événements sportifs ou culturels. Dans le cas danois, ces certificats peuvent également être utilisés pour accéder aux restaurants.
L’Islande, qui n’est pas membre de l’UE mais fait partie de l’espace Schengen (espace européen de libre circulation), est devenue, fin janvier, l’un des premiers pays à délivrer ces certificats.
En Estonie, cependant, les voyageurs sont exemptés d’une période de quarantaine à leur arrivée dans le pays s’ils présentent une preuve de vaccination, un test moléculaire PCR ou un test sérologique (test d’anticorps).
Parmi les pays «réticents» à ce concept, il y a la France, qui considère que le débat sur cette question peut avoir lieu «dans quelques mois», et l’Allemagne, dont les autorités sont opposées à la levée des restrictions pour une seule population vaccinée.
En Belgique, il n’est pas non plus question de subordonner la participation à une activité à la possession d’un «passeport de vaccination». En ce qui concerne les voyages, le pays attend le résultat des discussions au niveau européen et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En Pologne, l’exécutif n’a pas l’intention d’instituer ce type de passeport pour le moment, mais a lancé une application pour téléphones portables, intitulée en portugais «Vacinado», qui permet à son titulaire d’éviter une période de quarantaine à son entrée dans le pays.
Bien qu’elle soit en faveur du principe des certificats de vaccination pour suivre les campagnes de vaccination dans les pays, l’OMS critique l’introduction de ce «passeport de vaccination» comme condition préalable, par exemple, pour voyager.
MSF / SCA (TEYA / AXYG) // JLS