Dans une ordonnance rendue à la suite d’une plainte déposée devant le STF par des députés de l’opposition, le juge a ordonné « l’ouverture d’un procès au parquet général, chargé de former l’« opinio delicti » dans les actes relevant de la compétence de ce Tribunal Suprême, pour manifestation dans la période régimentaire ».
La demande de manifestation par le PGR est habituelle dans ce type de cas, car c’est à l’instance de décider s’il faut demander l’ouverture d’enquêtes formelles contre un président au Brésil.
La plainte, déposée par des parlementaires du Parti des travailleurs (PT) et du Parti du socialisme et de la liberté (Psol), alléguait que Bolsonaro avait invité des ambassadeurs à une réunion au Palácio da Alvorada, à Brasilia, au cours de laquelle il aurait commis « un crime contre la démocratie ». institutions.” , crime électoral, crime de responsabilité, de propagande électorale anticipée et improbité”.
La plainte alléguait que « le président de la République a une fois de plus mis en doute l’équité du processus électoral brésilien, d’une manière encore plus agressive et choquante, qui expose gravement l’image du Brésil sur la scène internationale, constituant une grave menace pour l’État de droit démocratique , car affronte la souveraineté populaire en fonction de l’issue éventuelle de l’élection de 2022 » (élections présidentielles prévues en octobre).
« La fonction de président de la République ne peut être utilisée pour renverser et attaquer l’ordre démocratique, créer le chaos et déstabiliser les institutions », a-t-il ajouté.
Il y a aussi une description des autres crimes présumés qui auraient pu être commis par le président brésilien lors de cette rencontre avec des diplomates, selon des députés de l’opposition.
Début juillet, Bolsonaro a réuni des dizaines d’ambassadeurs étrangers au Palácio da Alvorada, la résidence officielle, pour exprimer ses doutes sur la fiabilité des machines à voter électroniques utilisées depuis 1996 lors des élections dans le pays, sans aucune démonstration de fraude.
Le président brésilien a tenté d’amener les ambassadeurs d’une douzaine de pays, dont Luís Faro Ramos du Portugal, à voir les risques présumés pour la démocratie qui pourraient survenir lors des prochaines élections au Brésil en octobre, dans lesquelles l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva apparaît comme un favori.
Bolsonaro a sévèrement critiqué le Tribunal électoral supérieur (TSE) et accusé ses membres de conspirer en faveur de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva lors des élections présidentielles.
Le président brésilien a également dévalué le système de vote électronique, étayé par des preuves présumées d’irrégularités lors des élections de 2014 et 2018, déjà enquêtées et rejetées à la fois par la justice et la police fédérale.
La convocation des ambassadeurs a généré une énorme vague de critiques à l’encontre de Bolsonaro, tant dans l’opposition qu’au sein de la justice électorale et du Parlement, qui ont défendu les institutions brésiliennes face à ce qui a fini par être considéré comme une « attaque contre la démocratie ».
Le président brésilien fait déjà l’objet d’une enquête au STF pour sa dure campagne contre les machines à voter électroniques, lancée au milieu de l’année dernière, alors que tous les sondages ont commencé à désigner Lula da Silva comme le grand favori des prochaines élections.
Selon l’opposition, cette campagne, dans laquelle elle bénéficie du soutien de certains secteurs des Forces armées et de groupes d’extrême droite, pourrait cacher la prétendue intention de remettre en cause les résultats des élections en cas de défaite.