1-1-e1669908198824-png

La politique budgétaire doit répondre à la crise pour éviter une spirale inflationniste – UTAO

Dans une interview accordée à Lusa, Rui Nuno Baleiras, responsable de l’Unité technique d’appui budgétaire (UTAO), met en garde contre les effets de rebond des sanctions économiques mises en place en raison de la guerre en Ukraine.

« Dans l’Union européenne, en particulier dans la zone euro, nous aurons besoin de beaucoup de coordination intelligente entre la politique budgétaire et la politique monétaire », a-t-il dit, soulignant que l’inflation à laquelle nous assistons « n’est pas le type d’inflation pour laquelle les instruments de la politique monétaire sont naturellement conçues pour agir comme un effet stabilisateur, car ce sont des chocs du côté de l’offre ».

Bien qu’il admette qu’il existe un certain effet inflationniste du côté de la demande, en raison notamment des plans de relance et de résilience, avec une augmentation des dépenses dans tous les États membres, il considère que « le moyen le plus efficace d’amortir les effets du rebond de la l’économie est d’atténuer temporairement les pertes de pouvoir d’achat qu’entraîne la hausse des prix et qui a une charge budgétaire ».

Rui Nuno Baleiras prévoit que la Banque centrale européenne (BCE) ne sera probablement pas en mesure d’initier une hausse des taux d’intérêt, ce qu’elle prévoyait de faire il y a encore quelques mois, laissant ainsi la politique budgétaire se faire par un affaiblissement du pouvoir d’achat des familles pour éviter que la hausse des prix ne se transmette à la hausse des salaires.

« Si nous parvenons ainsi à éviter la spirale que tous les banquiers centraux craignent comme le plus grand cauchemar, qui est la spirale de l’inflation des prix et des salaires, alors peut-être une solution équilibrée sera-t-elle trouvée d’ici la fin de l’année, dans laquelle nous n’ont pas d’explosion salariale», dit-il.

« Il est encore important de miser sur la décarbonation, sur la transformation numérique, mais on amortit ces effets temporaires avec la politique budgétaire », se défend le coordinateur des techniciens qui accompagnent les membres de la commission du budget et des finances.

Interrogé pour savoir s’il s’attend à des modifications de la proposition de budget de l’État pour 2022 (OE2022) par rapport à celle livrée en octobre dernier – et qui a échoué -, il admet que « certaines » seront nécessaires, notamment dans le scénario macroéconomique, principalement en raison de l’évolution des marchés des matières premières et des coûts de transport, avec des contraintes exacerbées par la guerre en Ukraine.

Il estime également que le gouvernement analyse l’espace budgétaire pour adopter des mesures de soutien aux familles et aux entreprises au lendemain de cette crise, mais souligne que cela « nécessite des choix politiques ».

« Certes, le gouvernement avait, a, compte ce qu’il peut économiser avec les mesures transitoires de covid-19, avec lesquelles, malgré tout, la croissance économique que nous aurons cette année ajoutera. Certaines possibilités de créer des mesures transitoires pour amortir cette situation extérieure très défavorable peuvent exister », souligne-t-il.

AAT // CSJ

Contenu La politique budgétaire doit répondre à la crise pour éviter la spirale de l’inflation – UTAO apparaît en premier sur Vision.

Articles récents