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« Avoir moins d’Etat est une condition nécessaire pour avoir un meilleur Etat »

L’éternel débat autour du poids de l’État au Portugal a conduit Carlos Guimarães Pinto, économiste, professeur d’université et député de l’Initiative libérale à affirmer qu’« avoir moins d’État est une condition nécessaire pour avoir un État meilleur ».

Guimarães Pinto s’exprimait dans le cadre du débat « Avons-nous trop d’État ou pas ? », auquel l’Associação Comercial do Porto (ACP) est revenue dans le cadre de Projector 2030, une initiative promue par l’Associação Comercial do Porto ( ACP) que la JE est partenaire média et qu’elle a l’intention de discuter de la gestion des fonds structurels.

Pour le député libéral, il ne suffit pas d’évaluer le poids de l’Etat, mais davantage ce que l’Etat fait des fonds qu’il lève auprès de la population qui le soutient. Et il a donné l’exemple de l’Irlande – que l’on retrouve aussi en Scandinavie, cette dernière ayant le droit d’être considérée comme un « cas d’école » – où les impôts ont un poids plus important qu’au Portugal, mais où l’État dépense beaucoup plus raisonnablement. « L’Irlande a plus de dépenses par habitant pour la santé et la sécurité, par exemple », mais les résultats sont excellents.

Il faut donc, dit-il, débattre « des ressources que l’État gère ; la façon dont vous le faites; et la manière dont il conditionne les ressources qu’il ne gère pas ». Sur ces trois fronts, a-t-il dit, les résultats sont décourageants. Pour une raison, d’emblée : « l’État portugais gère environ 50 % des ressources. Pour notre niveau de développement, il y a peu de pays qui ont autant d’État ».

Pire encore, l’État gère indirectement nombre de ressources qui lui échappent au départ. Et il a donné des exemples : il n’y a pas beaucoup de pays où, comme au Portugal, c’est l’État qui gère « l’une des plus grandes banques commerciales du système et la plus grande compagnie aérienne en activité ». Lesquelles, a-t-il rappelé, ont interdiction de faire faillite – ce qui, de son point de vue, n’est pas facile à comprendre. De plus, a-t-il rappelé, la tentation réglementaire et légaliste avec laquelle l’État se lance sur la partie de l’économie qui n’est pas de son ressort, crée une toile – également bureaucratique – qui ne sert qu’à nourrir le « monstre ». Et le « monstre », a-t-il dit, a des idiosyncrasies comme celle-ci : « les certificats de décès délivrés par l’État ont une date d’expiration !

Ainsi, Carlos Guimarães Pinto est partisan de la régionalisation, mais d’une régionalisation qui « décentralise les compétences, mais aussi les ressources ».

Cecília Meireles, ancienne députée du CDS-PP, ancienne secrétaire d’État au Tourisme et actuelle avocate, également présente au débat, a mis en garde contre l’évidence que la réponse à la question ACP « dépend du type de pays que l’on souhaite. Si on pense que l’Etat doit être présent en tout, alors il y a un Etat de moins ». Répondre à cette question est important, car Cecília Meireles regarde toujours « quiconque se plaint du poids de l’État, mais pense que le même État doit répondre à tout ce qui se passe ».

Mais, comme le dirait le député IL, « il est possible de faire plus avec moins ». Dans ce contexte, l’ancienne secrétaire d’Etat défend un Etat fort dans des domaines essentiels, comme la Justice, mais aussi dans la santé ou l’éducation, mais dans ces domaines à la différence qu’il faut aussi laisser au secteur privé une liberté d’intervention.

Soulignant qu’elle s’étonne encore lorsqu’elle voit certains dirigeants politiques « défendre en même temps que l’État dépense plus et réduit la dette publique ou baisse les impôts », Cecília Meireles affirme qu’« une chose est de défendre moins l’État, une autre est de défendre un État fort, présent là où il doit être présent ».

Rafael Campos Pereira, juriste, vice-président du CIP et vice-président exécutif d’AIMMAP-Metal Portugal, a été clair en déclarant que « nous avons un état de très mauvaise qualité ». Et il a expliqué pourquoi : « parce que l’Etat est directif, assistencialiste, paternaliste, centralisateur et interventionniste ».

Et expliqué. Elle est centralisatrice parce que Lisbonne se nourrit « sans articulation avec des gens qui n’y habitent pas ». Elle est paternaliste car elle ne favorise pas l’autorégulation – comme on le voit dans la concertation sociale. C’est un leader parce qu’il pense avoir le droit de tout décider même quand il n’a rien à voir avec l’affaire – comme c’est clair, par exemple, dans le domaine de la formation des ressources humaines. Il est interventionniste en tant que législateur. Et enfin, il est de l’aide sociale car « il préfère distribuer des chèques et des virements (comme c’est le cas avec IVAucher et les chèques de 125 euros) » plutôt que de gérer un patrimoine. En d’autres termes, conclut-il, « au Portugal, l’État est gourmand et habile ».

Les conférences qui seront organisées par l’ACP sont les suivantes :

22 NOVEMBRE

ENVIRONNEMENT ET DURABILITÉ – Allons-nous surmonter le défi de la transition climatique ?

Intervenants confirmés : Aureliano Malheiro (UTAD) / Teresa Ponce de Leão (LNEG) / Nuno Moreira (Dourogás, PDG)

Modération : Miguel Franco

13 DÉCEMBRE

CULTURE – Quelle valeur pour la créativité et le patrimoine ?

Intervenants confirmés : Laura Castro (DRC Norte) / Carlos Martins (Opium) / Paulo Brandão (Theatro Circo)

Modération : Rosario Gambôa

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