Longtemps reléguée au second plan dans le paysage viticole portugais, l’Algarve opère un véritable tournant. La région, autrefois critiquée pour la faible qualité de ses vins, redéfinit désormais son identité autour d’un positionnement premium.
En moins de vingt ans, le nombre de producteurs a doublé : ils étaient environ 30 en 2017, ils sont aujourd’hui 60, selon la commission régionale CVA. Chaque domaine mise désormais sur l’excellence, réduisant volontairement les rendements pour privilégier la qualité. « Nous visons des vins distingués, pas des volumes », explique Sara Silva, présidente de la CVA.
Ce repositionnement s’accompagne de performances concrètes. En 2024, la production a atteint un record de deux millions de litres, preuve du dynamisme de la filière. Pourtant, cette croissance est encore freinée par une production trop modeste pour concurrencer à l’international : les exportations oscillent entre 12 % et 15 % du total.
Le maire de Lagoa, terre historique du vin en Algarve, souligne que les efforts commencent à payer : les vins locaux décrochent des médailles d’argent et d’or lors de dégustations à l’aveugle, signe que les préjugés reculent.
L’essor passe aussi par le tourisme : l’événement « Entre plats et vins », organisé par la CVA, met en valeur les accords mets-vins dans une vingtaine d’établissements. Parallèlement, l’Office du vin de l’Algarve renforce sa présence dans les salons et les formations pour promouvoir sa signature régionale.





