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La valeur des mesures de lutte contre l’impact économique du covid-19 doit être lue comme une estimation

« Suite aux conclusions de la Cour des comptes, concernant l’audit des mesures prises par le ministère de l’économie et de la transition numérique de l’époque, pour faire face à l’impact de la pandémie sur l’économie portugaise, il convient de noter que l’extraordinaire degré d’incertitude rendait difficile, à l’époque, de produire des prévisions scientifiquement étayées », explique le ministère de l’Économie, dans un communiqué publié aujourd’hui.

Le gouvernement soutient que « la situation d’urgence a forcé une prise de décision immédiate ».

« En ce sens, les valeurs budgétisées pour les mesures doivent être prises comme une estimation, souvent élaborée sans les connaissances souhaitables sur les différentes variables, uniquement estimables avec des délais qui empêcheraient la prise de décision nécessaire », justifie-t-il.

L’exécutif souligne que, « précisément en reconnaissant ces circonstances, le gouvernement a eu la capacité, la flexibilité et l’humilité d’adapter les mesures initialement pensées, en les renforçant budgétairement, chaque fois que nécessaire et possible, et en les reconfigurant chaque fois que cela s’est avéré approprié pour le bien du l’économie portugaise ».

Un audit publié aujourd’hui par la Cour des comptes (TdC) conclut que les besoins découlant de l’impact économique de la pandémie « n’ont pas été rigoureusement déterminés » par le gouvernement, manquant d’informations sur les mesures extraordinaires prises et sur la « transparence » et le « contrôle » publics concernant leur efficacité.

« Les besoins résultant de l’impact négatif de la pandémie n’ont pas été rigoureusement déterminés », soutient le TdC dans un audit qui a évalué si la réaction à l’impact négatif de la pandémie était adéquate pour assurer la reprise de l’économie, à travers l’examen des efficacité des 24 mesures identifiées par le ministère de l’Économie et de la Transition numérique (METD) à cet effet.

Notant que la réduction de 7,6 % du produit intérieur brut (PIB) portugais, en termes réels, en 2020, a été « plus prononcée que la moyenne des pays de la zone euro (6,6 %) et plus expressive que celle prévue dans le budget supplémentaire (6,9 %) en juin 2020 », la Cour note toutefois que seuls « moins de 10 % (98 millions d’euros) des dépenses budgétaires du Programme ont été consacrés aux mesures de réaction au budget de l’économie pandémique (1 006 millions d’euros) ».

En contre-partie, transmise à la Cour des comptes, le ministère de l’Économie a affirmé que, « dans la définition des politiques publiques pendant la pandémie, le processus de prise de décision s’est déroulé dans des circonstances de forte incertitude, de complexité et d’évolution rapide ».

Tout en reconnaissant ces difficultés, le TdC soutient qu’il appartient à l’exécutif de « réduire les risques matérialisés par l’incomplétude et l’insuffisance des informations communiquées, l’insuffisance du degré d’exécution et l’inefficacité des mesures dans la réalisation de leurs objectifs, ainsi que la d’autres risques importants identifiés, dans lesquels l’impact négatif de la durée et de l’étendue du conflit militaire en Ukraine existe déjà ».

Parmi ces autres « risques significatifs » identifiés par l’audit figure également « la dimension des passifs éventuels assumés en réaction à la pandémie ».

« Pour aggraver la vulnérabilité des finances publiques », le TdC considère qu' »il est important de divulguer pleinement » ces données, afin de « dûment évaluer la situation financière de l’Etat compte tenu de l’augmentation significative des responsabilités pour l’octroi des garanties, visant la liquidité et l’activité ».

AAT (PD) // EA

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