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La Cour européenne des droits de l’homme rejette la plainte de BES contre l’État portugais

Dans l’action, désormais rejetée à l’unanimité par la CEDH, Diamantino Freire Lopes, un habitant de Tomar, a déclaré avoir investi dans BES l’argent qu’il avait économisé toute sa vie en travaillant en Allemagne, soit 185 000 euros.

Le lésé a expliqué qu’il avait acquis des produits financiers dans le cadre d’un contrat d’intermédiation financière avec BES, sans connaître la nature des produits et les risques encourus, puisqu’il avait été assuré qu’un tel investissement était sans risque et hautement rentable.

Il a également affirmé avoir perdu cet argent à la suite de la mesure de résolution appliquée à BES par le BdP, arguant que cette mesure de résolution était « illégale et disproportionnée et viole le principe de confiance des investisseurs ».

Cette victime de BES a également fait valoir qu’en décidant de rétrocéder à BES des responsabilités initialement transférées à Novo Banco, BdP avait violé le principe de sécurité juridique et, d’autre part, le principe de séparation des pouvoirs.

Il se plaignait également du fait que les décisions de la cour d’appel d’Évora et de la Cour suprême de justice n’étayaient pas ses arguments, bien qu’en première instance le tribunal de Santarém lui ait donné raison.

Dans la décision désormais prise à l’unanimité, la Cour EDH a estimé que l’État portugais n’avait aucune obligation de couvrir les dettes d’entités privées et que, en l’espèce, « un juste équilibre a été trouvé entre l’intérêt public poursuivi et les droits de propriété du requérant et de toutes les personnes dans la même situation que lui ».

Le tribunal rappelle que la mesure de résolution prise par la BdP à l’égard de BES relevait des pouvoirs de surveillance exercés par la BdP sur le système bancaire national et visait à assurer son bon fonctionnement. Le tribunal a donc compris que la mesure (de résolution bancaire) en question se situe dans les limites du droit interne portugais.

La Cour EDH dit ne toujours pas voir en quoi, en se prononçant sur la résolution, le BdP aurait violé le principe de séparation des pouvoirs et le principe de sécurité juridique.

« Compte tenu des observations précédentes et de la marge d’appréciation dont jouit l’État (portugais) dans les circonstances exceptionnelles en cause, la Cour considère que la demande est manifestement infondée et doit être rejetée », lit-on dans la décision de la Cour EDH.A

Après la résolution de BES, le 4 août 2014, environ 8 000 clients émigrés de la banque sont venus réclamer 728 millions d’euros, accusant la banque d’avoir investi l’argent dans des produits à risque sans leur consentement.

L’effondrement du groupe Espírito Santo (GES) en 2014 a causé des pertes de plus de 11,8 milliards d’euros.

Le 03 août 2014, Banco de Portugal a pris le contrôle de BES, après que la banque ait enregistré des pertes semestrielles de 3,6 milliards d’euros, et a annoncé la séparation de l’institution en deux entités distinctes.

FC/JGO/IMA // ZO

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