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La communauté israélienne de Lisbonne maintient la certification des descendants de juifs séfarades

La Communauté israélienne de Lisbonne (CIL) confirme qu’elle poursuivra les processus de certification des descendants de Juifs séfarades, malgré les enquêtes sur la Communauté juive de Porto (CJP) pour des irrégularités présumées, notamment dans le cas de Roman Abramovich.

Revendiquant une « autonomie totale » et l’absence de liens formels entre les deux organismes certificateurs avec l’Etat pour l’attribution de la nationalité portugaise dans le cadre de la naturalisation des juifs séfarades, José Ruah, membre du conseil d’administration du CIL, considère que la communauté de Lisbonne a une interprétation de la loi « qui semble être la plus correcte » pour agir.

« Ni suspendre ni résilier. Le CIL poursuivra sa mission, aux termes de la loi, avec la même rigueur et le même professionnalisme que toujours », déclare le dirigeant, qui dit attendre de connaître la nouvelle réglementation de la nationalité portugaise, suite à sa promulgation par le président de la République. , Marcelo Rebelo de Sousa, le 9, mais qui n’a été annoncé publiquement que ce mercredi.

Dans une interview à Lusa, José Ruah explique que le CIL ne tient pas compte de la religion actuelle, certifiant également les non-juifs dans ces démarches tant qu’ils disposent de documents prouvant la tradition d’appartenance à une communauté séfarade d’origine portugaise.

Elle rappelle également que les procédures « respectent pleinement la lettre et l’esprit de la loi et de son règlement » grâce à une « analyse rigoureuse » par des historiens et des généalogistes.

Cette entente contraste avec le CJP, où le rabbin Daniel Litvak — arrêté le 10 par la police judiciaire (PJ) et soumis à une peine d’identité et de séjour, à des présentations périodiques et à la délivrance de passeports, pour suspicion de trafic d’influence, corruption active, faux en écriture, blanchiment d’argent, fraude fiscale qualifiée et association de malfaiteurs — n’ont certifié que les juifs actuels et ont assumé un poids décisif dans ces procès, pourtant suspendus au CJP.

« Le rabbin [da CIL] il n’intervient simplement à aucune étape de tout processus de délivrance de certificat et en aucune circonstance. Le certificat (…) est délivré après vérification exhaustive des pièces justificatives, qu’elles soient de source primaire ou secondaire. Il s’agit d’une analyse effectuée par des professionnels qualifiés. Après avoir terminé l’analyse, et suite à l’avis de ces professionnels, la Direction communautaire valide sa délivrance », observe-t-il.

Selon ce responsable, les processus qui arrivent au CIL sont « soumis à des mécanismes de vérification et de contrôle interne », soulignant que « la personne qui vérifie les exigences de conformité du processus n’est pas la même personne qui analyse matériellement le processus » et que le les procédures appliquées garantissent une analyse rigoureuse.

« La preuve d’ascendance est irremplaçable pour la délivrance d’un certificat. Soit le demandeur démontre qu’il est d’origine juive séfarade — et les services du CIL valident cette affirmation —, soit il ne reçoit pas le certificat. Il ne suffit pas d’être d’origine juive séfarade pour recevoir un certificat. Il faut qu’elle démontre, qu’elle prouve », note José Ruah, assumant « l’impact social important » de la situation entourant la naturalisation du milliardaire russe Roman Abramovich, qui a alimenté « la méfiance et la méfiance ».

Face à une éventuelle limitation temporelle de la loi de naturalisation des descendants séfarades, à l’image de ce qui s’est passé en Espagne, où elle était en vigueur entre 2015 et 2019, le dirigeant du CIL fait valoir que la continuité de la loi visant à la réparation historique est toujours « pleinement justifiée ». » des Juifs de la péninsule ibérique expulsés du Portugal au XVIe siècle.

« Ce n’est pas parce qu’ils ont une fenêtre temporelle que les descendants de juifs séfarades cessent de l’être. La loi n’a de sens que si elle est intemporelle, ou à la limite, a une longue durée, au moins une génération. Cette loi ne vise pas à investir au Portugal ou à encourager l’achat de maisons. Ce n’est pas parce qu’ils ont une maison ici qu’un descendant d’un juif séfarade est plus ou moins un descendant d’un juif séfarade », conclut-il.

Entre le 1er mars 2015 et le 31 décembre 2021, 56 685 démarches de naturalisation ont été approuvées pour des descendants de juifs séfarades sur un total de 137 087 demandes déposées auprès des services de l’Institut des greffes et notaires (IRN).

Selon les données envoyées à Lusa en février par le ministère de la Justice, seuls 300 cas ont été refusés au cours de cette période, laissant ainsi, selon les données enregistrées à la fin de l’année dernière, 80 102 demandes en attente.

JEU (TA/IMA/FC) // SB

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