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Covid-19: la suspension du service de la dette est une "bonne mesure" mais le Cap-Vert en veut plus

Le vice-premier ministre du Cap-Vert, Olavo Correia, a déclaré aujourd'hui que la suspension du service de la dette du pays, approuvée après le soutien du G20, est "une bonne mesure" dans l'immédiat, mais a demandé sa conversion en investissements.

"Le peuple capverdien est reconnaissant pour ce geste qui donnera à l'exécutif une plus grande liberté de lutte pour atténuer cette crise que traverse le pays et le monde", a déclaré Olavo Correia.

Lusa a rapporté jeudi que le groupe de pays créanciers responsable de l'organisation de l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a annoncé que le Cap-Vert bénéficierait de l'exemption de paiement de la dette jusqu'au 31 décembre de cette année.

«Selon la demande adressée à la DSSI et soutenue par le G20, le Club de Paris a reconnu que la République du Cap-Vert était éligible à bénéficier de l'initiative, de sorte que les représentants des pays créanciers au Club de Paris ont accepté de fournir au Cap-Vert une suspension de la service de la dette du 1er mai au 31 décembre de cette année », lit-on dans une note consultée par Lusa.

En supposant qu'il s'agisse d'une «bonne mesure à court terme», le vice-premier ministre capverdien, également ministre des Finances, suppose que l'objectif est d'aller plus loin: «Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour afin que nous puissions atteindre les résultats souhaités par le pays sur le long terme, à savoir la conversion de la dette publique extérieure actuelle du Cap-Vert en investissements stratégiques pour l'avenir ».

Dans la note publiée jeudi par Lusa, les créanciers officiels expliquent que «le gouvernement de la République du Cap-Vert s'est engagé à canaliser les ressources dégagées par cette initiative pour augmenter les dépenses afin d'atténuer les impacts économiques, sociaux et sanitaires de la crise de la covid-19, et s'engage également à rechercher auprès de tous les créanciers officiels bilatéraux un traitement du service de la dette conforme aux termes de la proposition ».

Dans le texte disponible sur le site Internet du Club de Paris, il est également indiqué que ces créanciers "continueront à se coordonner étroitement avec d'autres responsables dans la phase de mise en œuvre de cette initiative, en particulier lorsqu'ils envisagent une éventuelle prolongation de la période de suspension" paiements de ces deux pays lusophones.

Les membres du Club de Paris "qui participent à la réorganisation de la dette du Cap-Vert sont les gouvernements de la Belgique, de la France, du Japon, de la Fédération de Russie et de l'Espagne", "le Portugal participant également à la réorganisation de la dette du pays".

Les observateurs de la mise en œuvre sont des représentants des gouvernements d'Australie, d'Autriche, du Brésil, du Canada, du Danemark, de Finlande, d'Allemagne, d'Irlande, d'Israël, d'Italie, des Pays-Bas, de Norvège, de Corée du Sud, de Suède, de Suisse, du Royaume-Uni et des États-Unis d'Amérique.

Le texte du Club de Paris ne présente pas les montants impliqués dans la suspension des paiements.

Lusa a rapporté aujourd'hui que le stock de la dette publique capverdienne a retrouvé des sommets en mai, pour le deuxième mois consécutif, atteignant 136,9% du produit intérieur brut (PIB) estimé pour 2020, selon des calculs basés sur des statistiques bancaires. central.

Selon un rapport mensuel de la Banque du Cap-Vert sur les indicateurs économiques et financiers, la dette publique du pays s'élevait à 251,6 milliards d'escudos (2 290 millions d'euros) au 31 mai, hors titres de mobilisation financière consolidés.

Il s'agit d'une augmentation de quatre points de pourcentage en l'espace d'un mois, compte tenu du fait que l'encours de la dette publique avait déjà explosé en avril pour atteindre un sommet de 132,8% du PIB, en raison des besoins de financement engendrés par la pandémie de covid-19, auparavant justifiée par le gouvernement.

Compte tenu de la révision à la baisse des prévisions de PIB du Cap-Vert pour 2020, dans le budget rectificatif de l'État déjà en vigueur, qui s'établit désormais à 183.748 millions d'escudos (1.674 millions d'euros), le «  stock '' de la dette publique Le Groenland a atteint 136,9% du PIB.

Dans le même rapport, la banque centrale rappelle qu'avec «l'augmentation des besoins de financement de l'Etat», due au renforcement de l'aide sociale aux entreprises et aux familles, au renforcement du système de santé et à la forte baisse des recettes fiscales, le «stock La dette publique a augmenté de 8236 millions d'escudos (75 millions d'euros) en 2020, jusqu'au 31 mai seulement.

D'ici la fin de l'année, selon les prévisions du gouvernement, le «stock» de la dette publique devrait s'élever à 267 880 millions d'escudos (2 438 millions d'euros), soit 145,8% du PIB attendu pour le pays.

En raison de la pandémie de covid-19, le gouvernement capverdien prévoit une récession économique pour 2020, qui pourrait varier entre 6,8% et 8,5% et un déficit des comptes publics pouvant atteindre 11,4% du PIB.

Le taux de chômage dans le pays devrait doubler d'ici la fin de l'année, pour atteindre près de 20%.

Jusqu'à jeudi, le Cap-Vert avait une accumulation de 3368 cas de covid-19 diagnostiqués depuis le 19 mars, qui ont causé 37 décès.

La pandémie de covid-19 a déjà fait au moins 793 847 morts et infecté plus de 22,7 millions de personnes dans 196 pays et territoires, selon un rapport de l'agence française AFP.

PVJ (MBA) // LFS

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