1-1-e1669908198824-png
bruxelles-propose-detendre-les-regles-en-matiere-daides-detat-pour

Bruxelles propose d’étendre les règles en matière d’aides d’État pour compenser les prix élevés

La Commission européenne a proposé aujourd’hui une extension du cadre temporaire des aides d’État afin que les États membres de l’Union européenne (UE) aient plus de latitude pour compenser les prix élevés de l’énergie, compte tenu de la crise accentuée par la guerre en Ukraine.

« La Commission européenne a envoyé aux États membres pour consultation un projet de proposition visant à étendre et à adapter le cadre temporaire de crise des aides d’État afin de permettre aux pays d’utiliser la flexibilité prévue. […] pour soutenir l’économie dans le contexte de la guerre de la Russie contre l’Ukraine », annonce l’exécutif communautaire dans un communiqué.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne et responsable du portefeuille de la Concurrence, Margrethe Vestager, déclare que, « alors que cette crise se déroule et continue de persister », il est nécessaire « de veiller à ce que le cadre temporaire continue adéquate » et qui « répond aux besoins ».

Le responsable européen de la tutelle souligne que « la proposition vise à permettre aux États membres de continuer à fournir le soutien de liquidité nécessaire aux services publics d’énergie, en tenant compte de la volatilité des marchés, clarifie les conditions des recapitalisations publiques avec des engagements clairs attachés et vise à faciliter un soutien ciblé aux entreprises touchées par les prix élevés de l’énergie, y compris les grands consommateurs d’énergie, tout en maintenant les incitations à réduire la demande ».

En outre, « la proposition maintient et renforce des garanties importantes pour préserver des règles du jeu équitables et atteindre nos objectifs ‘verts' », ajoute-t-il.

Margrethe Vestager laisse toutefois un avertissement : « Nous resterons vigilants à ce que toutes les mesures nationales de soutien soient mises en œuvre dans le plein respect des règles de l’UE et nous resterons tout aussi vigilants quant à leur mise en œuvre et leur impact sur des conditions de concurrence équitables ».

Cette position est publiée quelques jours après que des critiques ont émergé dans l’UE du nouveau « bazooka » allemand, un paquet de 200 milliards d’euros d’aide aux familles et aux entreprises allemandes pour faire face aux prix élevés de l’énergie, car il s’agit d’un soutien énorme qui met d’autres pays européens avec plus les économies vulnérables sont désavantagées.

En mars 2020, en raison des effets économiques de la pandémie, la Commission européenne a adopté un cadre temporaire pour faciliter les aides d’État, une initiative qui a étendu le soutien que les États membres peuvent apporter à leurs économies, normalement interdit par les règles de concurrence de l’UE, comme les prêts avec des garanties de l’État, des subventions, entre autres.

Ce cadre temporaire a entre-temps donné lieu à un autre, adopté en mars 2022, pour laisser aux États membres une marge de manœuvre pour soutenir leurs économies dans le contexte de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, qui a adapté en juillet les plans énergétiques européens.

Désormais, Bruxelles entend prolonger – au-delà de décembre 2022 dans le cas des mesures de liquidité et au-delà de juin 2023 pour les aides au déploiement des énergies renouvelables et à la décarbonation de l’industrie – les règles plus souples des aides d’État.

En plus d’augmenter les plafonds des montants d’aide et d’autoriser un soutien en liquidités sous forme de garanties d’État et de prêts bonifiés, l’exécutif communautaire suggère des aides pour compenser les prix élevés de l’énergie, ainsi que des mesures qui « accélèrent le déploiement des énergies renouvelables » et qui « faciliter la décarbonation des processus industriels ».

Les tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine ont affecté le marché européen de l’énergie, notamment parce que l’UE dépend des combustibles fossiles russes, comme le gaz, et craint des coupures d’approvisionnement cet automne et cet hiver.

ANE // CSJ

Articles récents