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Assez demande à l’Église d’étudier la suspension préventive des prêtres suspects

Le chef de Chega, André Ventura, a appelé aujourd’hui l’Église à étudier la suspension préventive des prêtres, des laïcs ou des dirigeants des structures ecclésiales avec des preuves solides de la paternité des crimes d’abus sexuels sur mineurs.

S’adressant aux journalistes au siège national de Chega, à Lisbonne, André Ventura s’est félicité de la conférence de presse de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) vendredi, estimant « qu’il est important que l’Église assume publiquement qu’elle a accordé et accorde un traitement approprié » à le rapport de la Commission indépendante.

Cependant, bien qu’il ait salué la décision de l’Église catholique de présenter ses excuses aux victimes lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se déroulent à Lisbonne cet été, André Ventura a estimé que « l’Église a un peu échoué » pour ne pas avoir réalisé que la société d’aujourd’hui  » exige plus qu’un rapport aussi substantiel que celui de la Commission indépendante.

«Ce qui était attendu était un peu plus qu’une simple prise de responsabilité et des excuses et là, je n’utiliserais pas le terme irrespectueux, mais je pense que ça n’a pas été là où ça aurait dû aller, et ça aurait pu aller beaucoup plus loin », s’est-il défendu.

En ce sens, André Ventura a appelé l’Église à étudier « l’application d’une certaine suspension préventive aux clercs ou laïcs ou responsables de structures ecclésiastiques ou religieuses qui présentent (…) de fortes indications » d’avoir abusé de mineurs.

Bien qu’il ait noté qu’il n’est pas un « spécialiste du droit canonique », Ventura a estimé que cette suspension « serait recommandée » afin que « les catholiques n’aient pas l’impression que des prêtres, des évêques ou des laïcs abusifs sont toujours actifs, peut-être même proches d’enfants ou d’autres personnes ». victimes ».

Le chef de Chega s’est également adressé aux déclarations du cardinal-patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente – qui a exclu la suspension des prêtres sans « faits avérés, sujets à contradiction » – évoquant que cette éloignement préventif permettrait à la personne de se défendre et de présenter preuve, bien qu’il soit temporairement absent.

« Je pense que cela méritait d’être vraiment étudié et appliqué avec une certaine rapidité, toujours, dans notre perspective, avant la visite du Pape au Portugal en août, notamment pour ne pas ternir la visite que le Saint-Père fera au Portugal à l’époque des JMJ », a-t-il dit.

D’autre part, Ventura a également exhorté l’Église à « créer une formule d’indemnisation » pour les victimes, arguant que, dans de nombreux cas, les abus ont eu des répercussions « sur leur situation personnelle, matérielle, financière et sociale ».

« Cela nous paraîtrait très, très important et il nous semble que ce sont les deux plus gros échecs de la conférence de presse », s’est-il défendu.

La Commission indépendante pour l’étude des abus sexuels dans l’Église catholique a validé 512 témoignages, désignant, par extrapolation, au moins 4 815 victimes. Vingt-cinq dossiers ont été transmis au ministère public, qui a ouvert 15 enquêtes, dont neuf ont été clôturées.

Les témoignages font référence à des cas survenus entre 1950 et 2022, période couverte par les travaux de la commission.

Dans le rapport, publié en février, la commission a averti que les données recueillies dans les archives ecclésiastiques sur l’incidence des abus sexuels « devraient être comprises comme la ‘pointe de l’iceberg' » de ce phénomène.

La commission a remis à la Conférence épiscopale portugaise une liste d’agresseurs présumés, dont certains sont actifs, qui ont envoyé la décision de renvoyer les prêtres soupçonnés d’abus aux diocèses et ont rejeté l’octroi d’une indemnisation aux victimes.

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