Le Portugal et l’Espagne se retrouvent vendredi en sommet pour approfondir les relations bilatérales « intenses » et la stratégie transfrontalière commune, mais aussi pour renforcer publiquement l’alignement dans le cadre européen, comme c’est le cas dans l’énergie, selon le gouvernement espagnol.
Le 33e sommet luso-espagnol, à Viana do Castelo, a pour thème l’innovation, est précédé d’une visite des deux premiers ministres au Laboratoire ibérique de nanotechnologie de Braga et implique une délégation de 18 ministres des deux gouvernements, ont déclaré aujourd’hui des sources à Moncloa (le siège du gouvernement de l’Espagne).
Des accords et des protocoles d’accord pour la création de deux projets de recherche sortiront du sommet, sur lequel le Portugal et l’Espagne ont travaillé dans le cadre de l’application des fonds européens respectifs des plans de relance et de résilience (PRR).
Ces projets sont une «constellation de satellites pour l’observation de la terre» et le centre de recherche et de stockage d’énergie de Cáceres, à la fois des initiatives de coopération scientifique et de recherche, cette dernière n’ayant rien à voir, selon des sources de la Moncloa, avec l’annonce que le Premier ministre portugais, António Costa, et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, fait à Bruxelles le mois dernier en vue du développement d’une infrastructure commune pour le stockage de l’électricité dans la péninsule ibérique.
Cette annonce de Costa et Sánchez a été faite le même jour que le Portugal, l’Espagne et la France ont révélé qu’ils étaient parvenus à un accord pour créer un corridor d’énergie verte, pour le transport d’énergie, qui prévoit des connexions entre Celorico da Beira et Zamora (CelZa) et entre Barcelone et Marseille (BarMar), destiné à l’« hydrogène vert » dans le futur, mais avec une capacité gazière immédiate.
Les aspects techniques du développement de ces connexions sont en cours d’élaboration entre les trois ministères de l’énergie et les chefs des trois gouvernements se réuniront à nouveau à Alicante, en Espagne, le 9 novembre, selon l’exécutif espagnol.
Lors du sommet ibérique de cette semaine, ce sujet devrait être présent dans la déclaration finale de la rencontre, mais en tant que « déclaration politique », ont indiqué les mêmes sources de la Moncloa.
Le Portugal et l’Espagne, a souligné le gouvernement de Madrid, en plus des relations bilatérales « profondes » et « intenses », ont assumé un « rôle important » dans le scénario européen, surtout ces derniers temps, avec la crise énergétique, dans laquelle ils défendent conjointement des positions communes, comme le mécanisme ibérique de fixation d’un prix maximum du gaz utilisé pour produire de l’électricité ou l’accord avec la France pour le Green Energy Corridor.
Un autre sujet qui, en principe, devrait être mentionné dans la déclaration finale du sommet, qui est toujours en cours de négociation entre les deux gouvernements, est la question des fleuves communs, mais toujours dans le cadre de la convention d’Albufeira, qui réglemente les flux d’eau partagée et dont la révision n’est pas en cause, selon la Moncloa.
Les sources madrilènes ont souligné que les deux pays « ont beaucoup souffert » de la sécheresse cette année et c’est dans ce contexte que, d’emblée, on peut faire référence à la question de l’eau.
La question des connexions ferroviaires devrait être laissée de côté, sur laquelle les autorités régionales du Portugal et de l’Espagne ont insisté, mais par rapport à laquelle aucune nouveauté n’est prévue.
Même ainsi, les ministres des Transports font partie du sommet et des protocoles d’accord seront signés pour la réhabilitation des piliers et d’autres structures du pont international sur le Minho, qui relie Monção à Salvaterra, et pour la création d’un corridor pour les vélos et piétons sur le pont Route internationale du Guadiana, qui relie Vila Real de Santo António à Ayamonte.
Dans le cadre de la stratégie de développement des régions frontalières, annoncée par les deux pays en 2020, un « guide du travail transfrontalier » sera annoncé, avec les droits que les personnes qui vivent d’un côté de la frontière et travaillent de l’autre aura.
Toujours dans ce contexte, des accords seront signés vendredi concernant l’agenda culturel à la frontière, une stratégie pour la durabilité du tourisme transfrontalier, la lutte contre la violence sexiste et l’articulation d’un réseau luso-espagnol d’entités promouvant la coopération territoriale .. dans ces territoires.