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Pedrógão Grande: L’ancien ministre convaincu qu’il était impossible de combattre les incendies

« Je suis convaincue qu’il était impossible d’avoir combattu cet incendie, quel que soit le nombre de moyens », a déclaré Constança Urbano de Sousa, qui a démissionné le 18 octobre 2017, suite aux incendies de cette année (juin 2017) au Tribunal judiciaire de Leiria à Pedrógão Grande et October dans la région du Centre), qui a fait plus d’une centaine de morts.

L’ancien souverain a rappelé que « pour ce type de feu, la quantité de moyens était absolument indifférente ».

Inscrit par la défense du commandant des sapeurs-pompiers volontaires de Pedrógão Grande, Augusto Arnaut, l’un des 11 prévenus en procès, le témoin a commencé par dire qu’il s’agissait d’un incendie « d’énorme exception ».

« Je me souviens qu’à l’époque, il suffisait de regarder des photos satellites pour se rendre compte que l’incendie de Pedrógão Grande n’était pas un incendie normal », a-t-il déclaré.

Confronté, à plusieurs reprises, par l’avocate Filomena Girão, représentante d’Augusto Arnaut, au sujet des moyens disponibles pour lutter contre les incendies, le témoin a souligné que « pour un événement de ces dimensions, ils étaient toujours insuffisants ».

« C’étaient des ressources suffisantes si des phénomènes aussi extrêmes et inattendus ne s’étaient pas produits », a souligné Constança Urbano de Sousa, pour souligner que, « même si l’appareil était plus gros », un « pouvoir de divination » serait nécessaire pour prépositionner des ressources.

En revanche, l’ancien ministre a soutenu que « lorsqu’un incendie a un cours normal, il est possible d’anticiper et d’évacuer les populations ».

« Quand il a un comportement explosif, avec le caractère de simultanéité, je pense que ce serait pratiquement impossible, même s’il y en avait beaucoup plus [elementos das forças de segurança]», a déclaré.

L’ancien responsable du gouvernement a également reconnu l’existence de contraintes par le ministère pour l’acquisition des moyens, qui « n’étaient pas seulement d’ordre budgétaire, mais aussi d’ordre juridique », expliquant qu’il s’agissait d’appels d’offres internationaux, outre le fait que certaines décisions ne relevaient pas de sa compétence.

Lorsqu’on lui a demandé si le commandant Augusto Arnaut, « avec les moyens dont il disposait, il aurait pu faire plus », l’ancien ministre a répondu : « A mon avis sincère, le commandant Arnaut, même s’il avait le triple, le quadruple (…), n’aurait pas cette possibilité ».

Interrogée par l’avocat André Batoca, après avoir assumé l’impossibilité de combattre l’incendie de Pedrógão Grande, pourquoi des ressources ont-elles été mobilisées pour l’incendie de Góis et non pour Pedrógão, étant donné qu’il était au « sommet de la hiérarchie », Constança Urbano de Sousa a déclaré : « En tant que ministre, je n’ai ni la capacité ni la compétence pour mobiliser des ressources, c’est la compétence de l’ANEPC [Autoridade Nacional de Emergência e Proteção Civil]”.

En réponse aux questions de la juge présidant le procès, Maria Clara Santos, le témoin a précisé que le système d’alerte de l’ANEPC par SMS à la population n’existait pas au moment de ces incendies et a reconnu l’existence de pannes de communication à Pedrógão Grande,  » à savoir le réseau Siresp [Sistema Integrado de Redes de Emergência e Segurança de Portugal]”.

« C’était évident et notoire », a-t-il souligné, précisant que son impression est que l’évolution de l’incendie de Pedrógão Grande – « il est passé de 0 à 80 en très peu de temps » – « a été si rapide et si exponentielle qu’il serait être impossible de l’éteindre quels que soient les moyens ».

Auparavant, elle supposait qu’en tant que ministre de l’Administration intérieure, elle « gardait de nombreux services », la protection civile étant déléguée au secrétaire d’État respectif.

Ce matin, deux autres personnes ont témoigné, poursuivant le procès dans l’après-midi.

Sont en jeu les crimes d’homicide par négligence et d’atteinte à l’intégrité physique par négligence, dont certains sont graves. Dans la foulée, le ministère public a dénombré 63 morts et 44 blessés recherchés au pénal.

Les accusés sont le commandant des pompiers volontaires de Pedrógão Grande, alors responsable des opérations de sauvetage, deux employés de l’ancien EDP Distribuição (actuellement E-REDES) et trois d’Ascendi, et les anciens maires de Castanheira de Pera et Pedrógão Grande, Fernando Lopes et Valdemar Alves, respectivement.

Le maire de Figueiró dos Vinhos, Jorge Abreu, a également été accusé, tout comme l’ancien vice-maire de Pedrógão Grande José Graça et alors responsable de l’Office forestier de cette municipalité, Margarida Gonçalves.

SR // SSS

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