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Nuno Melo interroge la Commission européenne sur la proposition du gouvernement de retirer Europol et Interpol de la PJ

S’adressant à l’agence Lusa, le dirigeant centriste a déclaré que « la tentative d’instrumentalisation de la justice par le PS n’est même pas nouvelle, il n’y a pas si longtemps, nous avons eu la nomination d’un procureur européen qui était une affaire dans l’Union européenne en raison de l’étrangeté de la traiter ».

« Et maintenant, nous savons que le gouvernement a l’intention de placer Europol et Interpol sous la dépendance d’une entité qui dépend directement du Premier ministre, je veux dire le Système de sécurité intérieure, dont le secrétaire général est même assimilé au secrétaire d’État, le supprimant si c’est pourquoi ces entités relèvent de la sphère de la police judiciaire », a-t-il critiqué.

Nuno Melo faisait référence à la proposition de loi du gouvernement qui oblige la PJ à transférer les bureaux d’Interpol et d’Europol au point de contact unique pour la coopération policière internationale, une structure qui relève du secrétaire général du système de sécurité interne.

L’eurodéputé CDS-PP a porté l’affaire devant la Commission européenne, car il comprend que « ce principe d’indépendance et de séparation des pouvoirs peut être en jeu », et a indiqué qu’il avait également l’intention de soulever la question au Parlement européen.

Melo veut savoir comment la commission évalue cette proposition et si elle considère qu' »elle remet en cause le principe de séparation des pouvoirs ».

« Compte tenu de ce besoin européen transfrontalier de garantir des mécanismes indépendants interconnectés pour lutter contre la corruption et la criminalité, la dimension européenne est absolument fondamentale et la connaissance européenne de ce qui se passe au Portugal est également décisive », s’est défendu le chef de file.

Nuno Melo espère que « les institutions européennes indiquent clairement qu’en tant que membre de l’Union européenne, le Portugal doit garantir des niveaux d’indépendance et d’exemption de la justice et la non-ingérence des gouvernements dans les enquêtes pénales ».

« La justice au Portugal n’a pas besoin de plus de mécanismes d’ingérence des gouvernements, elle a besoin de plus de moyens techniques, humains et financiers et de plus de garanties d’exemption et d’indépendance dans les enquêtes pénales », a défendu le président du CDS.

Et il a rappelé qu' »il est déjà arrivé au Portugal qu’un Premier ministre ait été la cible de la justice », en référence à José Sócrates, et qu' »il y a d’anciens membres du gouvernement qui sont accusés et font l’objet d’une enquête par le mécanisme européen pour lutter contre la fraude », et que « les affaires célébrées avec les proches des gouvernants sont connues ».

« En 2021, les cas de corruption ont augmenté de 42% au Portugal et ce qui est également un fait, c’est que le Portugal n’a appliqué que trois des 15 recommandations du GRECO pour lutter contre la fraude », a déploré Nuno Melo.

Le dirigeant centriste a également souligné que le « CDS combattra toujours toutes les tentatives de violer le principe de séparation des pouvoirs, mais aussi d’affaiblir l’indépendance de la justice ».

« Ce qui m’intéresse, c’est que la corruption soit combattue au Portugal, ce qui m’intéresse, c’est que les gouvernements ne veuillent plus s’immiscer dans ces enquêtes criminelles, ce qui m’intéresse, c’est que ceux qui enquêtent sur les crimes ne dépendent pas d’un Premier ministre », a-t-il estimé, soulignant que « c’est une voie qui me semble erronée, et exactement le contraire de ce dont le Portugal a besoin et un mauvais exemple dans l’Union européenne ».

Europol, au niveau européen, et Interpol, au niveau mondial, sont des structures qui fournissent des informations à caractère criminel aux différentes forces de police, dans le cadre d’une coopération visant à lutter contre divers types de criminalité, notamment le trafic de drogue, la fraude bancaire, le blanchiment d’argent et le trafic d’armes.

FM (FC) // JPS

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