La Commission nationale pour la protection des données (CNPD) considère que certaines des solutions proposées par le Gouvernement pour réglementer l’accès aux métadonnées relatives aux communications électroniques à des fins d’enquêtes pénales portent atteinte aux garanties des droits fondamentaux des citoyens.
L’avis de la CNPD, sollicité par la commission parlementaire des affaires constitutionnelles, des droits, des libertés et des garanties et disponible sur le site de l’instance, commence par saluer l’option de créer un régime juridique qui ne prévoit pas le stockage généralisé des données personnelles relatives à la circulation et lieu aux fins d’enquêtes et de poursuites pénales.
Toutefois, il est mentionné que la proposition de loi n’atteint pas « l’objectif affiché d’assurer un « équilibre prudent » entre, d’une part, l’intérêt public à la sécurité et à la paix publiques, ce qui justifie de doter les organes de police criminelle et les autorités judiciaires d’enquêtes preuve et, d’autre part, les droits fondamentaux de tout citoyen, le respect maximum de la vie privée et familiale, l’autodétermination informationnelle et le libre développement de la personnalité ».
La Commission relève même « une nette diminution des garanties des droits fondamentaux des citoyens, par rapport au régime juridique antérieur de conservation et de transmission des données personnelles relatives aux communications électroniques. […]”.
« Cette diminution de la protection des droits fondamentaux suscite la plus grande perplexité, surtout compte tenu du contexte dans lequel s’inscrit le projet de loi : après la déclaration par la Cour constitutionnelle d’inconstitutionnalité à force obligatoire générale du régime juridique de conservation des données relatives aux communications électroniques, qui n’offrait pas de garanties suffisantes pour la protection de ces droits fondamentaux […]», indique le document, approuvé le 21 juin.
Pour la CNPD, cette proposition gouvernementale crée « un tissu étranglant de droits et de libertés », notamment parce qu’elle prévoit que les autorités judiciaires peuvent accéder aux données personnelles sans ordre préalable du juge d’instruction.
Les critiques s’étendent au fait que la proposition élargit « le catalogue des délits justifiant l’accès aux données personnelles de trafic et de localisation », tels que « les délits passibles d’une peine d’emprisonnement de plus de trois ans, ainsi que certains types de délits informatiques, selon sur le cadre pénal respectif ainsi que toutes les autres infractions commises par le biais d’un système informatique, à condition qu’elles soient passibles d’une peine d’emprisonnement maximale égale ou supérieure à un an ».
L' »expansion des données personnelles soumises à conservation et à accès » est également critiquée dans cet avis, qui soulève également des doutes quant à la destruction des données, notamment avec la proposition d’élimination « seulement si elles ne servent pas de moyen de preuve après la décision finale ». décision de la décision qui met fin au processus ».
« L’intention de cette disposition n’est pas atteinte, en admettant qu’il puisse y avoir confusion entre la conservation des données dans le cadre de la procédure pénale et la conservation des données dans le cadre de l’enquête pénale par les autorités compétentes », lit-on.
Pour la CNPD, le projet de loi « contredit la jurisprudence nationale et européenne, notamment l’arrêt de la Cour constitutionnelle n° une restriction disproportionnée des droits fondamentaux à la vie privée, à l’autodétermination informationnelle et au libre développement de la personnalité ». […]”.
Ce projet de loi a été déposé au parlement le 27 mai. PCP, Chega et PSD ont également présenté des projets visant à modifier la loi dite sur les métadonnées.
Dans un arrêt du 19 avril, la Cour constitutionnelle a déclaré inconstitutionnelles les normes de la loi sur les métadonnées qui prévoient que les fournisseurs de services téléphoniques et Internet doivent conserver les données relatives aux communications des clients – y compris l’origine, la destination, la date et l’heure, le type d’équipement et le lieu – pendant une période période d’un an, pour une éventuelle utilisation dans le cadre d’une enquête pénale.
Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a déjà annoncé qu’il demandera à la Cour constitutionnelle de procéder à une inspection préventive de la nouvelle loi qui sera approuvée par le parlement.
SMM // ROC