Les sanctions du Belarus et les tensions avec la Turquie marquent le Conseil européen qui commence aujourd'hui

Les chefs de gouvernement et d'État de l'Union européenne (UE) se réuniront entre aujourd'hui et vendredi à Bruxelles pour tenter de parvenir à un accord sur l'application de sanctions aux répresseurs en Biélorussie, dans un processus bloqué par Chypre.

L'application de sanctions à la Biélorussie – suite à la répression dans le pays à la vague de protestations contre la réélection du président Alexander Lukashenko – devrait être l'un des sujets dominants de ce Conseil européen extraordinaire qui commence aujourd'hui.

Après le «  feu vert '' donné par le Conseil de l'UE en août dernier, la liste des mesures restrictives à l'égard de la Biélorussie doit être formellement approuvée à l'unanimité pour prendre effet, processus que Chypre bloque en exigeant des mesures similaires contre la Turquie, compte tenu de la crise de la Méditerranée orientale.

Dans une période de tension à Minsk, il appartiendra aux dirigeants européens de s'entendre sur ces sanctions contre la Biélorussie, dans un processus de négociation que plusieurs sources européennes anticipent aussi longtemps.

Les mêmes sources soulignent qu'il appartiendra au président du Conseil européen, Charles Michel, de souligner le soutien inconditionnel de l'UE à Chypre et à la Grèce par rapport aux avancées de la Turquie, et l'on espère que, par les voies diplomatiques et la promesse de sanctions renforcées contre Ankara et Nicosie cèdent et approuvent des mesures restrictives pour la Biélorussie.

Les élections présidentielles du 9 août en Biélorussie ont donné la victoire à Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, qui est contestée par l'opposition et non reconnue par l'UE.

Lors de ce sommet européen, qui a été reporté d'une semaine en raison de l'isolement de Charles Michel pour avoir eu des contacts avec un fonctionnaire infecté par le covid-19, la plupart des enjeux seront également liés à la crise en Méditerranée orientale.

Les tensions entre Ankara et Athènes et Nicosie se sont intensifiées en raison du forage illégal turc dans les zones économiques spéciales de la Grèce et de Chypre, revendiqué par la Turquie.

«Notre objectif est de créer un espace de dialogue constructif avec la Turquie pour parvenir à la stabilité et à la sécurité dans toute la région et pour garantir le plein respect de la souveraineté et des droits souverains de tous les États membres de l'UE. Cela ne sera possible que si la Turquie prend un engagement constructif », fait valoir Charles Michel dans l'invitation au sommet adressée aux dirigeants européens.

Le Conseil européen extraordinaire commence aujourd'hui à 15 heures (heure locale, moins un à Lisbonne) et devrait se poursuivre jusqu'à vendredi après-midi.

Avant le début officiel des travaux, en ce premier jour du sommet, Charles Michel aura des réunions bilatérales à Bruxelles, dont une avec le Premier ministre portugais, António Costa, à 9h15 (moins une heure à Lisbonne).

Parmi les autres questions qui seront également abordées au cours de ces deux jours de travail, citons l'escalade des tensions au Haut-Karabakh, l'impasse des négociations post-Brexit et aussi la reprise économique après la crise engendrée par la pandémie de covid-19.

ANE / TEYA // ANP