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Les juges veulent une sanction plus sévère pour les agents publics qui cachent des richesses

L’Association de l’Union des juges portugais (ASJP) a soumis aux groupes parlementaires une proposition de modification de la loi en vue d’une «sanction plus efficace» des titulaires de charge publique, en cas de dissimulation intentionnelle de richesses.

Dans le préambule de la proposition, à laquelle l’agence Lusa avait accès, l’ASJP précise que l’objectif est une «sanction plus efficace de l’acte de dissimulation intentionnelle de richesses acquises dans la période correspondant à l’exercice des fonctions prévues par la LOD [Lei de Obrigações Declarativas], quelle que soit la légalité de leur source d’acquisition », en modifiant les règles de la loi précitée qui, depuis 2019, couvre les magistrats de la justice.

«Les comportements potentiellement corrompus liés à l’exercice de hautes fonctions publiques, quelle que soit leur qualification pénale, ont, dans l’abstrait, un dénominateur commun: l’acquisition et la dissimulation d’actifs incompatibles avec les revenus connus à l’époque coïncidant avec l’exercice des fonctions», se lit sur le projet.

D’autre part, souligne l’association, il y a des difficultés à enquêter et à prouver la pratique de la corruption et des délits connexes dans l’exercice de hautes fonctions publiques, avec un nombre réduit d’affaires enquêtées et punies, par rapport à la perception existante de la dimension du phénomène.

La proposition de l’ASJP abandonne les notions d ‘«enrichissement illicite», d’ «enrichissement non justifié» et d ‘«enrichissement incongru», et vise à renforcer la protection de la transparence dans l’exercice de ces fonctions, à travers l’amélioration «des mécanismes prévus dans la LOD pour déclaration de situation d’équité des titulaires de hautes fonctions publiques et responsabilité pénale en cas de non-respect ».

«Ce n’est pas le résultat d’une intention déplacée, inappropriée et populiste de justicialisme criminel ou d’une croisade morale contre les politiciens. C’est une proposition présentée par l’association qui représente les juges et qui vise également à contrôler l’exercice de leurs fonctions judiciaires », garantit l’ASJP.

Pour la structure syndicale, si l’on insiste sur le fait qu’il ne faut plus de lois, mais plus de moyens et d’efficacité, «des cas de démonstration immorale d’un patrimoine incongru et non déclaré continueront d’être répétés par des personnes qui ont exercé de hautes fonctions publiques, sans que la source de cet enrichissement sera découvert, et dans 30 ans, la société sera exactement la même, discutant de la millième stratégie anti-corruption et de la nécessité d’investir dans le renforcement des moyens ».

En droit actuel, le titulaire peut déclarer une augmentation de son actif de plus de 50 salaires mensuels minimums – par exemple, l’acquisition du bien d’un bien ou la liquidation d’un prêt bancaire – sans avoir à en expliquer la provenance, ce qui ne garantit pas l’inspection. de l’acquisition de la richesse dans l’exercice de fonctions publiques.

La LOD n’oblige pas non plus les sujets à déclarer les avantages patrimoniaux futurs dont la promesse d’acquisition intervient pendant la durée du mandat et cela signifie, en théorie, que «le titulaire aujourd’hui peut recevoir dans son exercice une promesse d’avantage économique futur, d’un tiers partie avec laquelle vous vous êtes lié dans ce rôle, sans avoir à le déclarer ou peut être sanctionné pour ne pas avoir fait cette déclaration ».

Après ce diagnostic, l’ASJP demande à l’Assemblée de la République d’envisager certaines modifications de la LOD, à savoir l’introduction de la description des promesses d’avantages patrimoniaux futurs susceptibles d’altérer les valeurs déclarées, d’un montant supérieur à 50 salaires mensuels minimaux perçus entre la date de début d’exercice des fonctions et trois ans après la fin du mandat.

Il est également proposé que, dans les déclarations, il y ait une indication des faits à l’origine des changements qui ont conduit à l’augmentation des revenus ou des capitaux propres, à la réduction des passifs ou à la promesse d’avantages futurs en capitaux propres.

Les juges défendent également une augmentation des peines pour non-respect, de 1 à 5 ans de prison, d’un cadre pénal égal à celui des délits de falsification de documents par des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions.

CC // ZO

Lusa / fin

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