1-1-e1669908198824-png
30298266_wm-7871023-6962007-jpg

Les catholiques exigent une action immédiate de l’épiscopat en cas d’abus

La lettre, qui a été envoyée aujourd’hui à l’épiscopat par le journal numérique 7Margens, demande également des mesures, pour l’instant, concernant « tous les abuseurs qui sont actuellement au service de l’Église », telles que « la suspension préventive chaque fois qu’il y a des rapports crédibles d’abus et, lorsqu’ils sont considérés coupables à la lumière de la morale chrétienne, indépendamment de toute procédure judiciaire, ils sont relevés de leurs fonctions et, dans le cas des membres du clergé, transférés à l’état laïc ».

La création immédiate de moyens d’apporter un soutien et une aide psychologique, psychiatrique et spirituel aux victimes d’abus sexuels qui le souhaitent, la préparation d’un moment solennel et collectif pour demander pardon et la création d’une nouvelle commission indépendante pour poursuivre le travail de la précédente , recevoir des plaintes et suivre des cas, sont, selon 7Margens, quelques-unes des mesures que plus d’institutions et de personnes catholiques proposent aux évêques portugais.

Les abonnés plaident également pour que les commissions diocésaines de protection des mineurs recentrent leur action sur la prévention primaire et la formation.

L’épiscopat, qui est en retraite à Fátima, tient vendredi une assemblée plénière extraordinaire pour analyser le rapport publié le 13 février par la Commission indépendante pour l’étude des abus sexuels dans l’Église catholique au Portugal, avec l’annonce attendue de mesures par la hiérarchie catholique.

Dans la matinée de vendredi, la Commission indépendante, dirigée par le pédopsychiatre Pedro Strecht, remettra aux évêques, par diocèses, la liste nominative des agresseurs présumés référencés par les victimes. Dans l’après-midi, la commission remettra au parquet général une liste identique, mais uniquement des abuseurs présumés encore actifs, à la connaissance du parquet.

Selon le journal 7Margens, bon nombre des abonnés à la lettre envoyée mercredi à l’épiscopat sont les mêmes qui, en novembre 2021, se sont adressés aux dirigeants de la Conférence épiscopale les encourageant à créer une commission nationale indépendante pour étudier le problème des abus. des enfants au sein de l’Église, à savoir les membres de mouvements tels que le Graal, We Are Church, l’Action catholique indépendante des médias sociaux, le Mouvement des professionnels catholiques Metanoia, la communauté Capela do Rato (Foco écologique) ou le groupe Sinodal Nós entre Nós.

Outre les mesures à prendre dans les deux prochains mois, la lettre en suggère d’autres à mettre en œuvre d’ici six mois, telles que promouvoir et favoriser l’accès et l’étude du rapport de la Commission indépendante et de ses conclusions auprès des agents pastoraux, « prévenir la tentation négationniste ou relativisation du phénomène criminel » ou l’élaboration d’un « manuel de bonnes pratiques qui aide les agents pastoraux à prévenir les situations à risque et à identifier les signes de cas d’abus, ainsi qu’à accueillir et orienter les victimes ».

La Commission indépendante a validé 512 des 564 témoignages reçus – entre janvier et octobre 2022 -, pointant, par extrapolation, un nombre minimum de victimes d’environ 4 815. Vingt-cinq dossiers ont été signalés au parquet, ce qui a conduit à l’ouverture de 15 enquêtes, dont neuf ont déjà été archivées, six restant en cours d’instruction.

Ces témoignages font référence à des cas survenus entre 1950 et 2022, la période qui couvrait les travaux de la commission.

Le résumé du rapport révèle cependant que « les données recueillies dans les archives ecclésiastiques concernant l’incidence des abus sexuels doivent être comprises comme la ‘pointe de l’iceberg' ».

Le jour même de la présentation du rapport, le président de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) a reconnu que les résultats ne pouvaient être ignorés et a admis qu’il s’agissait d’une situation « dramatique ».

JLG //NS

Articles récents