Dans son discours à la séance d’ouverture du XIIe Congrès des juges portugais, la présidente de la Cour administrative suprême (STA), la juge conseillère Dulce Neto, a mis en garde contre les défis du monde numérisé, soulignant, par exemple, les canaux de communication et les réseaux sociaux comme une source dans laquelle « abondent les informations fausses, déformées ou hors contexte », qui offrent une vision manipulée de la réalité qui, « souvent, se traduit par des tentatives de conditionner ou d’influencer les juges dans leurs décisions judiciaires ».
Résister à « ces pressions et à d’autres » implique aussi de la lucidité, pour anticiper les risques d' »une dictature numérique capable de modifier radicalement les régimes et la gouvernance et de jeter presque entièrement les êtres humains dans l’insignifiance, avec un pouvoir concentré entre les mains d’une toute petite élite ». ”.
« Ce qui implique du courage avec réalisme pour ne jamais renoncer à débattre des dangers de l’application de la technologie et de l’intelligence artificielle au Droit et à la Justice, à discuter des moyens d’assurer le contrôle judiciaire des solutions et des actes numériques, de garantir une articulation adéquate entre la technologie, les droits de l’homme et les droits fondamentaux. , certifiant que les solutions numériques adoptées sont sûres et neutres et génèrent des actes numériques compréhensibles, justes et non discriminatoires », a déclaré le juge conseiller.
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Le président de la STA a défendu la présence des juges comme garante d’une justice de « décisions humanisées, justes et équilibrées, qui nécessitent, en outre, de difficiles exercices de pondération entre vie privée, liberté et sécurité, afin de ne jamais laisser les droits fondamentaux sans protection ». .
Pour accroître la réactivité du système judiciaire, il faut « trouver des points d’équilibre entre justice et rapidité », a également défendu Dulce Neto, ajoutant que l’avenir de la démocratie dépend aussi de décisions rendues dans un « délai raisonnable ».
Sur les droits de l’homme, la juge Dulce Neto a rappelé les menaces qui pèsent sur l’État de droit, notamment en Europe, désormais dévastée par une guerre sur son territoire, de plus en plus le théâtre de discours xénophobes et populistes, mais toujours un lieu d’arrivée pour de nombreux réfugiés et migrants , soulignant que le phénomène migratoire apporte « de nouveaux problèmes et contentieux, avec un impact particulier sur les juridictions administratives et fiscales ».
Le XII Congrès des juges portugais se déroule d’aujourd’hui à samedi à Funchal, Madère, sous le thème « Démocratie, Droits, Développement », réunissant environ 600 magistrats qui, pendant trois jours, débattront des droits de l’homme et des menaces à l’État de droit et un programme de réforme de la justice.
IMA // FPA