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Le mouvement des travailleurs du sexe s’oppose à la criminalisation des clients de la prostitution

Dans un communiqué publié aujourd’hui, le MTS indique que, le 17 juin, il a envoyé une lettre ouverte au président de l’Assemblée de la République, Eduardo Ferro Rodrigues, dans laquelle il a exprimé sa « protestation » contre le projet de loi proposé par le non- a inscrit en mai la députée Cristina Rodrigues, qui vise à criminaliser l’usage de la prostitution et à punir les clients d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an ou d’une amende, mais pas de pénaliser ceux qui se prostituent.

Selon le MTS, il s’agit d’une « proposition fondée uniquement sur des préceptes moralisateurs et une conception du péché, qui ne ferait que renforcer l’insécurité et la stigmatisation qui pèsent sur ceux qui choisissent, de manière libre, volontaire et consciente, l’exercice de l’activité ”.

Le mouvement, qui se présente comme « un collectif représentant et luttant pour les droits du travail des travailleuses du sexe », défend ainsi « la dépénalisation totale et la reconnaissance du travail du sexe » et indique que la lettre adressée à Ferro Rodrigues a déjà rassemblé « environ 200 abonnements ». des travailleuses du sexe, des organisations et mouvements de la société civile (nationaux et étrangers) et des individus des domaines les plus divers ».

Dans la lettre en question, le MTS considère que le projet de loi « infantilise » les travailleuses du sexe, « prônant un modèle stigmatisant, moralisateur et répressif, qui ne fait qu’accentuer leurs vulnérabilités, les poussant, sous la conception d’une égalité supposée, vers des contextes de plus grande clandestinité. , violence, insécurité et précarité ».

Considérant qu’au cours du processus d’élaboration du projet de loi, il y a eu « un mépris total » pour ceux qui, « étant plus âgés et se trouvant dans le plein exercice de leurs droits, choisissent, de manière libre, consentante et consciente, de travailler sexuel », le mouvement accuse également le diplôme de ne pas « scruter les contextes et situations réels qui constituent des atteintes effectives aux biens juridiques », plutôt de chercher à résoudre le problème par une « approche dogmatique et persécutrice des travailleuses du sexe ».

« En vérité, il faut bien l’avouer, c’est d’une criminalisation indirecte du travail du sexe dont on parle ! (…) A aucun moment il ne se demande qui seraient réellement les personnes sanctionnées pour la mise en œuvre de ces mesures », peut-on lire dans la lettre.

Le 21 mai, la députée non enregistrée Cristina Rodrigues a proposé, par le biais d’un projet de loi, de criminaliser l’usage de la prostitution et de punir les clients d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an ou d’une amende, mais pas de pénaliser ceux qui se prostituent.

Dans des déclarations à l’agence Lusa de l’époque, le député avait expliqué que l’objectif était de « refuser toute tentative de criminaliser, stigmatiser, persécuter ou même harceler les personnes se prostituant », arguant que « plus que de contraindre les gens à partir », il est nécessaire « pour s’assurer qu’il y a des services et des programmes d’accompagnement pour que les gens puissent avoir ce désir et savoir qu’ils peuvent sortir du système prostitutionnel ».

L’initiative propose de modifier le Code pénal et prévoit que « toute personne qui demande, accepte ou se livre à des rapports sexuels avec une personne prostituée, en échange d’une compensation financière ou d’une promesse de celle-ci, ou d’un avantage en nature ou d’une promesse d’un tel avantage, est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an ou d’une amende ».

Si des mineurs sont impliqués, le cadre pénal proposé s’élève à « jusqu’à trois ans ou une amende ».

Avec ce projet de loi, d’un total de 40 pages, le député non inscrit propose également que le Gouvernement, « en liaison avec les entités gouvernementales, les collectivités locales, les organisations non gouvernementales et les associations, notamment les associations de femmes », mette en œuvre « des programmes de sortie  » de la prostitution.

Ces programmes devraient inclure des soins médicaux, un hébergement, un soutien juridique aux victimes de proxénétisme, de traite des êtres humains et de violence, la promotion et l’intégration sociales, la promotion de l’indépendance économique et de la protection sociale, le soutien aux familles et le soutien aux immigrés.

Cristina Rodrigues souhaite qu’un fonds soit « créé dans le Budget de l’Etat pour la mise en œuvre » de ces programmes de sortie et que les fonds récoltés avec les amendes qu’elle propose reviennent à ce fonds.

TA (FM) // FPA

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