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Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a engagé une procédure disciplinaire contre le juge Ivo Rosa

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSM) a précisé aujourd’hui qu’une procédure disciplinaire a été instituée contre le juge Ivo Rosa pour enquêter sur des faits pouvant constituer une violation du devoir d’obéissance à la Constitution et à la loi et une ingérence illégitime dans l’activité judiciaire d’autrui magistrat.

Selon une note du CSM, la décision d’engager une procédure disciplinaire contre Ivo Rosa a été prise à l’unanimité lors d’une réunion de la Section des affaires d’inspection et de discipline du Conseil permanent ordinaire du CSM, tenue le 24 février 2022.

Le CSM ajoute que la procédure disciplinaire vise à établir des faits pouvant constituer une responsabilité disciplinaire pour « la violation du devoir d’obéir à la Constitution et à la loi » et pour « l’infraction constituée par l’ingérence illégitime dans l’activité judiciaire d’un autre magistrat, en vertu de les termes du Statut des Magistrats Judiciaires ».

Le CSM mentionne également que la notification du juge Ivo Rosa, du Tribunal central d’instruction criminelle (TCIC) a été ordonnée.

Le CSM – l’organe de gestion et de discipline des magistrats – souligne qu’étant donné « le caractère confidentiel de la procédure disciplinaire, il ne pourra pas fournir de plus amples informations à ce sujet ».

La clarification du CSM intervient après que les journaux Expresso et Observador ont rapporté l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre Ivo Rosa suite à l’arrêt de la Cour d’appel de Lisbonne, qui révoque et critique les décisions prises par Ivo Rosa qui interfèrent et annulent les décisions d’autres magistrats, à savoir Carlos Alexandre, un autre des juges du TCIC.

Ivo Rosa, qui était sur le point de commencer l’instruction du méga-processus BES/GES en février, est depuis en arrêt maladie en raison de problèmes cardiaques. Le juge est l’un des candidats au concours pour la prochaine admission à la Cour d’appel de Lisbonne, ce qui laisse planer le doute sur sa continuité au TCIC, où il a révoqué les décisions de son collègue Carlos Alexandre, démontrant qu’il a des interprétations différentes du droit procédural pénal.

Cette semaine, le CSM avait informé, en réponse à l’agence Lusa, qu’il faisait suite à l’imputation faite par la Cour d’appel de Lisbonne (TRL), qui a estimé que le juge Ivo Rosa avait commis une « infraction grave » dans le cadre du BES/ Enquête GES. .

Dans une décision du TRL du 8 mars sur l’affaire BES/GES, les juges ont compris que les actions d’Ivo Rosa constituaient une « ingérence illégitime » dans l’activité juridictionnelle d’un autre magistrat du TCIC.

L’enjeu est l’annulation d’une décision du juge Carlos Alexandre, de saisir un compte bancaire d’une valeur de 700 mille euros détenu par l’épouse de l’ancien banquier Ricardo Salgado, une situation qui, selon les juges du TRL, constitue une « infraction grave » par Ivo Pink.

« En modifiant une décision rendue dans la même affaire par un juge de même catégorie et fonction, la décision attaquée constitue également une ingérence illégitime, de la part de l’honorable juge d’instruction a quo (Ivo Rosa), dans l’activité judiciaire de un autre magistrat judiciaire ( Carlos Alexandre), ce qui constitue une infraction grave, aux termes du Statut des magistrats judiciaires », lit-on dans le jugement.

Selon le jugement, Ivo Rosa a usurpé les pouvoirs d’une juridiction supérieure, en l’occurrence la Cour d’appel de Lisbonne. « [Ivo Rosa] n’avait pas (et n’a pas) le pouvoir juridictionnel de modifier ou de révoquer les décisions de collègues de la même catégorie. Ce pouvoir est conféré à la juridiction supérieure et, même ainsi, uniquement sur une base récursive », lit-on dans le jugement.

Dans le cadre de l’enquête sur l’affaire BES/GES, 25 prévenus (18 personnes et sept sociétés, nationales et étrangères) ont été inculpés en juillet 2020 par le député, dont l’ancien président du Groupe Espírito Santo (GES) Ricardo Salgado, avec 65 délits à caractère économique et financier, liés à l’effondrement du GES qui, selon le député, a causé plus de 11 milliards d’euros de dégâts. En janvier de cette année, cinq autres personnes ont été ajoutées au lot d’accusés.

L’instruction de l’affaire BES/GES aurait dû débuter le 21 février, mais a été reportée au 29 mars au Tribunal central d’instruction criminelle. L’ouverture d’un procès-verbal a été demandée par 16 prévenus et 123 assistants ont été versés au dossier jusqu’à présent.

FC/JGO/IMA // JMR

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