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L’accord général marquera une étape importante dans l’histoire de l’UE, déclare António Costa – Jornal Económico

Le Premier ministre espère que le sommet social de Porto, vendredi, marquera une étape importante dans l’histoire de l’Union européenne (UE) avec la réalisation d’un accord général signé par les institutions européennes et, pour la première fois, les partenaires sociaux.

«Si, lors du Sommet social, nous obtenons pour la première fois un engagement, dans lequel le Conseil et la Commission signent un accord avec la centrale syndicale européenne, CES, avec Business Europe, qui est l’association européenne SIBS, avec le et entreprises de taille moyenne (PME) en Europe, avec la confédération des entreprises de services généraux, c’est donc la première fois dans l’histoire de l’Union européenne qu’il existe un accord général qui réunit tous les partenaires sociaux et les institutions européennes », a déclaré António Costa dans une interview à l’agence Lusa.

Selon le Premier ministre du Portugal, le pays qui préside le Conseil de l’UE jusqu’en juin, ce sera «la première fois» qu’un compromis d’une telle ampleur sera atteint, «car à Göteborg [na Suécia, em 2017] il y avait une déclaration qui avait un accord au niveau institutionnel, mais qui n’a été signée par aucun partenaire social ».

«Lors de la première répétition du sommet social, quand [Jean-Claude] Juncker était Premier ministre du Luxembourg, les syndicats n’étaient même pas à la table. Ils manifestaient simplement à l’extérieur. Cette fois, nous serons tous, lors du sommet, vendredi après-midi, chefs d’État et de gouvernement, dirigeants syndicaux, chefs d’entreprise, membres de la société civile, universitaires, dans les différents panels, dans une discussion ouverte, transparente et frontale sur ce l’avenir de l’Europe sociale doit être », affirme António Costa.

Pour le Premier ministre, « la possibilité d’avoir cet accord, en soi, sera une étape très importante » pour l’Union européenne.

Le lendemain, samedi, lors de la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, «malgré les opinions divergentes des 27 États membres sur ce que devrait être le rôle de l’Union et des États membres en matière de politique sociale», António Costa dit qu’il espère obtenir «une déclaration conjointe de soutien ou d’approbation politique du plan d’action» de la Commission européenne.

«Ce sera évidemment une étape importante. Ensuite, nous avons tout le travail devant nous pour réaliser ce plan d’action qui a été présenté en mars dernier », a ajouté le Premier ministre.

Dans cet entretien, António Costa a également cherché à mettre en évidence le chemin parcouru en termes de développement du socle social, depuis 2017, avec le sommet de Göteborg, en Suède, où 21 principes généraux ont ensuite été approuvés.

«À l’époque, j’étais de ceux qui disaient: d’accord, nous avons des principes généraux, mais maintenant nous devons passer des paroles aux actes, nous avons besoin d’un plan d’action. Il a fallu attendre de 2017 à 2021 pour avoir ce plan », dit-il.

Selon le Premier ministre, dans le cadre des travaux préparatoires menés par la présidence portugaise avec la Commission européenne, un plan d’action pour le développement du socle social a été bientôt prévu.

«La Commission européenne s’est conformée, a présenté le plan d’action à temps, a participé à un débat public et l’a lancé. Et nous avons maintenant l’opportunité pour les partenaires sociaux de pouvoir dire non seulement qu’ils sont d’accord, mais de signer un document dans lequel ils s’engagent à soutenir l’exécution du plan d’action », insiste-t-il.

António Costa admet même que cet acte est principalement «un geste symbolique».

«Mais c’est un de ces gestes symboliques qui a une portée très importante, car nous parlons d’entités qui représentent les partenaires sociaux à l’échelle européenne. Il est également très important d’avoir la signature du président du Parlement européen, car le Parlement européen est un colégislateur en la matière », souligne-t-il.

Au vu de ces développements, le Premier ministre exprime sa confiance que samedi, lors du Conseil européen informel, l’approbation sera également obtenue pour la déclaration de Porto, un document dans lequel le Conseil donne «une approbation politique claire à ce socle social».

«Je ne peux pas anticiper les conclusions du Conseil. Mais s’ils me demandent quels sont mes objectifs pour ces jours, ce sont eux », souligne-t-il.

Interrogé sur les problèmes sociaux qui restent en dehors du sommet social, António Costa souligne qu’il existe un ensemble d’initiatives législatives que la Commission a déjà mises dans le débat public, à savoir la directive sur la conciliation de la vie familiale et personnelle et le salaire minimum.

«Dans certains d’entre eux, il existe une grande divergence entre les États membres. Mais ceux-ci ne seront pas discutés lors de ce sommet. Au sommet, nous discuterons du plan d’action. Ceux-ci suivent leur rythme, leur propre débat au sein des instances du Conseil, plus précisément au Conseil du travail et des affaires sociales », justifie-t-il.

Sur la question du salaire minimum, selon António Costa, certains des États membres qui s’opposent à la directive ne le font pas parce qu’ils sont contre le salaire minimum.

«Ils s’opposent au fait que le salaire minimum soit imposé par la loi ou puisse être imposé par la loi, ce qui est le cas des pays nordiques. Les pays nordiques ont certainement un modèle social plus avancé, mais ils ont des principes. Pour eux, l’Etat ne peut pas intervenir dans le dialogue social entre les partenaires pour la fixation du salaire minimum », a également affirmé le Premier ministre.

En d’autres termes, pour António Costa, la question de la directive sur le salaire minimum, «peut-être ne sera-t-elle pas conclue à temps pour la présidence portugaise» du Conseil de l’UE.

« Mais je suis convaincu que nous y arriverons », ajoute-t-il.

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