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La PAC accuse le gouvernement d’aller « vers la destruction » du ministère de l’Agriculture

« Je suis surpris aujourd’hui par la nouvelle (…) Cela signifie qu’il est officiel qu’à ce jour, il n’y a pas de secrétaire d’État à l’agriculture », a déclaré le président de la Confédération des agriculteurs du Portugal (CAP), Eduardo Oliveira e Sousa, en marge d’une initiative du Parti populaire européen (PPE) à Lisbonne consacrée au PRR.

Le décret-loi, publié aujourd’hui, détermine que le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sera assisté dans l’exercice de ses fonctions par le secrétaire d’État à la pêche, alors qu’il avait précédemment défini que le ministre de l’agriculture et de l’alimentation serait assisté du secrétaire d’État à l’agriculture et par le secrétaire d’État à la pêche.

« Cela veut dire qu’il y a un message du gouvernement pour que les agriculteurs se consacrent à la pêche », a-t-il renforcé, rappelant que le ministre a eu trois secrétaires d’Etat et en a désormais un, qui « n’est pas dans le domaine de l’agriculture, il n’a rien à voir avec le territoire » et se consacre à la pêche.

« Nous n’avons rien contre la pêche, bien sûr », a-t-il ajouté, reconnaissant son importance, soulignant que « l’agriculture était aussi » importante.

« C’est une situation indescriptible. Cela renforce le défi que les agriculteurs portugais lancent à travers le pays et, pour cette raison même, nous continuerons dans la rue jusqu’à ce que le ministère de l’Agriculture ait la dignité d’un pays de l’Union européenne », a ajouté Eduardo Oliveira e Sousa.

Le président de la PAC a qualifié la ministre de l’Agriculture d' »incompétente », l’accusant de « ne pas être en mesure de traiter les questions de la politique agricole commune », de ne pas pouvoir « défendre l’agriculture », ni au niveau national ni international.

« La voie est à la destruction du ministère de l’Agriculture », a-t-il dit, rappelant l’appel général aux agriculteurs à se joindre aux manifestations que la PAC développe.

Plus tard, dans un communiqué, la confédération a fait part de son « profond mécontentement face à une énième décision incompréhensible » du gouvernement, qui dit éteindre le secrétaire d’État à l’Agriculture et transférer ses pouvoirs au secrétaire d’État à la Pêche.

« Cette mesure, une fois de plus, révèle la confusion totale et l’incompétence évidente qui règnent au ministère de l’Agriculture, qui n’a pas été en mesure de combler le départ de l’ancien secrétaire d’État, Rui Martinho, et qui a totalement échoué à choisir Carla Alves pour prendre leur place », déclare-t-il dans le document.

« Dans une année absolument vitale pour le secteur agroforestier national, au cours de laquelle il sera nécessaire d’appliquer une nouvelle politique agricole commune (PAC), avec la complexité qu’une telle tâche nécessite et pour laquelle il est essentiel de motiver l’ensemble de la machinerie du ministère de l’Agriculture, cette nouvelle décision, présentée simplement comme un « processus administratif » et une « affaire organique », révèle de manière globale le manque de direction et de vision stratégique du gouvernement en matière d’agriculture et de forêts », dénonce-t-il.

La PAC accuse un « manque de respect absolu » du gouvernement et du ministre envers les agriculteurs nationaux et soutient que le portefeuille de l’agriculture a besoin de compétences techniques et de capacités politiques.

« En ce moment, il est vide de ces exigences. L’incompétence technique flagrante, la méconnaissance absolue du fonctionnement du ministère de tutelle et le manque de poids politique plus qu’évident du ministre de l’agriculture bouleverse et nuit à la filière, rendant la vie difficile aux agriculteurs », déplore-t-il.

Pour l’ACAP, le ministre de l’Agriculture, par action ou omission, « continue d’agir délibérément contre les responsables sectoriels, entraînant de graves dommages et pertes » pour l’agriculture et la forêt nationales.

« L’incompétence à soutenir la production — quand il y a des fonds et des instruments communautaires disponibles — se traduit par une perte de compétitivité pour les agriculteurs », accuse-t-il.

La confédération dit aussi qu’il est « absolument incompréhensible » que le ministre de l’Agriculture ait annoncé jeudi, « en toute pompe, après le Conseil des ministres, le début de l’application de la nouvelle PAC (comme s’il s’agissait de plus de fonds quand , en fait, tout le monde était déjà au courant du démarrage du nouveau cadre communautaire), sans mentionner que, malgré l’importance qu’une telle affaire semble mériter, après tout, elle se passera du secrétariat d’État à l’Agriculture ».

Le 5 janvier, au lendemain de sa prise de fonction, Carla Alves a remis sa démission, justifiant qu’elle n’avait pas les « conditions politiques et personnelles » pour prendre ses fonctions, après avoir signalé la saisie de comptes bancaires communs qu’elle avait avec son mari.

VP (PE) // AE

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