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La Fenprof accuse les employeurs de « mauvaise foi » dans la négociation d’un nouveau contrat collectif de travail

Dans la lettre remise aujourd’hui au directeur général de cette confédération patronale, Fenprof accuse la CNEF de « malversation commerciale et d’avoir adopté une attitude qui rend impossible la conclusion d’une nouvelle convention collective de travail (CCT), respectant les enseignants ( … ) et cela donne de la dignité à leurs performances professionnelles ».

En 2016, les deux organisations ont entamé des négociations pour un nouveau CCT pour le secteur de l’enseignement privé, qui comprend l’enseignement artistique privé et coopératif, professionnel et spécialisé.

Cependant, selon la structure syndicale, le processus de négociation a été marqué par la volonté de Fenprof de parvenir à des compromis, « contrairement à une posture intransigeante » de la part des patrons.

« La Fenprof a assoupli sa position par rapport aux propositions initialement présentées, contribuant à la possibilité de s’entendre. Dans un ultime effort, il a présenté une proposition qui tentait de combiner les positions des deux parties », rappellent les représentants des enseignants dans la même lettre, expliquant qu’à l’époque, tous deux se sont rendus disponibles pour « affiner leurs propositions respectives ».

« Cependant, lorsque l’on a connu les propositions qui, de part et d’autre, devaient être approximatives, il s’est avéré que celles présentées par le CNEF, somme toute, étaient plutôt les mêmes, ne sortant pas du ghetto de l’intransigeance auquel, depuis le premier A l’époque, la confédération patronale a fait marche arrière, dénotant une posture de mauvaise foi », ajoute Fenprof.

Faute d’accord, le processus de négociation est désormais en voie de « conciliation », demandée l’an dernier par Fenprof, et une nouvelle réunion de négociation est prévue le 22 septembre.

C’est en prévision de cette réunion que la structure syndicale a remis la lettre ouverte à la CNEF à quiconque demande de « changer la position arrogante et anti-négociation qu’elle a adoptée ».

« Malgré toutes les démarches entreprises par Fenprof, dans un signe clair de volonté de s’entendre, le CNEF a décidé de creuser un fossé autour d’une proposition incompréhensible, insoutenable et surtout irrespectueuse pour ceux qui consacrent leur vie à une activité professionnelle dans les écoles privées. », écrivent les enseignants, réaffirmant leur volonté de parvenir à un accord.

Dans la lettre, Fenprof prévient que l’absence d’un CCT entre les deux organisations, et la détérioration des conditions de travail qui en résulte aux yeux des enseignants, conduit de nombreux professionnels à abandonner l’enseignement privé, se diriger vers l’enseignement public ou même choisir d’abandonner la profession.

« Même lorsque cette décision représente un préjudice matériel important ou un effort personnel et familial accru, il y a des professeurs qui préfèrent s’essayer à un autre mode de vie, ce qui révèle comment, dans le secteur privé, les dirigeants traitent les professeurs », ajoute-t-il.

Actuellement, un CCT est en place pour les professionnels de l’enseignement privé et coopératif, comprenant également des spécialités professionnelles et artistiques, qui a été négocié l’an dernier entre la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) et le CNEF.

Cependant, pour Fenprof, les conditions de cet accord sont insuffisantes et ont surtout contribué à la dégradation des conditions de travail des enseignants, notamment en ce qui concerne les horaires de travail et les salaires.

« Il est à noter que, depuis 2017, les syndicats de Fenprof ont la possibilité de conclure et de publier des Accords d’Entreprise avec certains établissements d’enseignement qui ne sont pas inclus dans le CCT actuel et qui souhaitent offrir de meilleures conditions de travail à leurs professionnels, facteur fondamental pour assurer la qualité de l’enseignement », écrit la fédération syndicale, pour justifier la nécessité d’un nouvel accord global.

Dans un communiqué, Fenprof souligne également que son attente est que « l’employeur change sa posture intransigeante pour qu’il soit possible de parvenir à un accord et qu’il ne soit pas nécessaire d’opter pour des formes de lutte plus dures ».

MYCA // JMR

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