« Malgré les promesses, les plateformes ‘en ligne’ échouent dans la lutte contre la désinformation », réagit le directoire d’EDMO, dans une position publiée aujourd’hui.
Au lendemain de l’annonce par la Commission européenne de la création d’un centre de transparence sur la désinformation, l’observatoire salue cette initiative communautaire, ainsi que « la publication des premiers signalements des signataires du code de conduite renforcé », exhortant à ce que les plateformes abonnées soient » plus précis, clairs et transparents dans leurs rapports ».
Les signataires de l’UE du code de conduite sur la désinformation (y compris les principales plateformes telles que Google, Meta, Microsoft, TikTok et Twitter) ont lancé il y a deux semaines un centre de transparence et publié des rapports sur les engagements mis en œuvre jusqu’à présent, mettant en évidence les initiatives visant à lutter contre les informations fausses ou trompeuses informations, telles que la suppression de fausses publicités et de faux comptes ou l’insertion de balises dans certains contenus.
Cependant, selon l’observatoire, « les rapports publiés ne constituent pas une réalisation suffisante des engagements pris par les signataires ».
Cité par le communiqué, le président du directoire d’EDMO, Miguel Poiares Maduro, s’exprime au « début d’un processus », arguant que « fournir des rapports partiels avec des chiffres non auditables ne contribuera pas suffisamment à la crédibilité et à la pérennité du code de conduite ».
Dans le communiqué, l’EDMO se dit également « préoccupée par la récente annonce faite par Twitter de commencer à facturer l’accès à son interface de programmation d’applications », qui permet actuellement aux chercheurs d’accéder gratuitement aux données du réseau social.
« L’accès aux données publiques de Twitter est essentiel pour enquêter sur la désinformation, [pelo que] faire payer cet accès aux données a un impact sérieux sur la viabilité et la continuité d’une série de projets de recherche, créant même une discrimination entre les chercheurs en fonction de leur disponibilité de financement », avance l’observatoire.
Fin 2018, des plateformes numériques telles que Google, Facebook (aujourd’hui Meta), Twitter et Microsoft se sont engagées à lutter contre la désinformation sur leurs pages en signant un code de conduite volontaire.
Trois ans plus tard, en 2021, la Commission européenne annonçait un renforcement de ce code de conduite pour accroître la visibilité des informations fiables d’intérêt public, avertissant les utilisateurs qui interagissaient avec des contenus marqués comme faux par les « fact checkers ».
Cette révision a été signée, mi-2022, par 34 signataires.
Le code de conduite contre la désinformation est un outil par lequel les plateformes opérant dans l’UE conviennent de normes d’autorégulation pour lutter contre les fausses nouvelles ou les informations trompeuses.
ANE // CSJ