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Cour des comptes: l’État n’a aucun contrôle sur ce qu’il dépense pour combattre et prévenir les incendies

Tout ne va pas mal dans la lutte et la prévention des incendies de forêt au Portugal, depuis les tragiques incendies de 2017, qui ont coûté la vie à 116 personnes et en ont blessé 325 autres. Cependant, selon un rapport de la Cour des comptes (TdC), le gouvernement et l’Autorité nationale d’urgence et de protection civile (ANEPC) – en plus d’autres secteurs, tels que les forces armées – continuent de montrer de nombreuses vulnérabilités dans les stratégies qui ont été décidées pour être adoptées en octobre 2017, en Conseil des ministres spécial.

Certaines des failles, issues de l’analyse faite depuis 2018, commencent par le fait que non seulement il n’est pas possible de centraliser les informations sur ce qu’il en coûte aux caisses de l’État, par an, pour faire face aux flammes; car il y a encore une mise à jour du plan de combat annuel, qui s’adapte aux changements organiques intervenus depuis – car il prend en compte des structures de commandement qui n’existent pas sur le terrain. En outre, cela fait trois ans que les cinq Kamov d’état se sont arrêtés – il y en avait six, mais un a été perdu dans un accident – sans avoir été récupéré ou transféré à l’armée de l’air, comme cela a été établi.

Selon ce rapport, qui a évalué le dispositif spécial de lutte contre l’incendie en milieu rural (DECIR) – qui comprend l’univers des ressources humaines et techniques à entreprendre chaque année, « il a été constaté qu’il n’y a pas de système d’information intégré qui montre les ressources financières utilisées par toutes les entités impliquées, l’origine et l’utilisation des fonds dans les dépenses, dans le théâtre des opérations (ressources humaines, ressources terrestres et aériennes), dans l’exploitation quotidienne et dans l’acquisition de biens et de services ».

Autrement dit, il n’y a pas de centralisation de toutes les dépenses par chacune des forces et moyens engagés, allant des pompiers au personnel militaire, en passant par les sapeurs forestiers et le GNR, se retrouvant dans les airs.

«Ce système devrait assurer la détermination, chaque année, des charges globales (coûts) associées à la prévention et au combat, avec DECIR, ainsi qu’à chaque incendie», soulignent les juges du TdC, dans le rapport qui voit le jour Vendredi 23 avril, auquel VISÃO a adhéré.

À titre d’exemple, il convient de noter que le système de gestion opérationnelle (SGO) – un ensemble d’outils de coordination, de commandement et de contrôle gérés par l’ANEPC – «n’a pas adopté la« cellule financière »pour le Portugal».

Cela signifie que, à commencer par les postes de commandement opérationnel, il n’y a pas de «contrôle financier de l’opération pour un traitement central ultérieur». En plus « ANEPC ne dispose pas des outils nécessaires pour consolider les informations»Sur les dépenses, provenant d’autres outils de contrôle, comme le Système d’Aide à la Décision Opérationnelle (SADO),« en dépit d’être l’entité coordinatrice du dispositif ».

Face à cet échec, la Protection civile a reconnu la nécessité de se doter d’un «système qui lui permette de déterminer, à chaque instant et avec la rapidité et la rigueur requises, le fardeau qu’elle porte en matière de prévention et de lutte contre les incendies ruraux». Le ministère de l’Administration interne (MAI) a assuré le TdC que, dans le cadre du budget 2021, il est d’ores et déjà prévu que les différents organes impliqués dans la lutte contre la prévention soient en mesure de déclarer «les dépenses engagées».

Le TdC recommande alors qu’il y ait «un programme budgétaire transversal pour la prévention et la lutte contre les incendies».

MAI met et dispose

L’entité qui supervise les comptes de l’Etat indique que DECIR, qui stratifie le nombre de moyens humains et techniques pour chacun des niveaux de risque incendie, ne suit pas les nouvelles règles du Plan National de Gestion Intégrée des Incendies Ruraux (PNGIFR). En d’autres termes, le dispositif maintient «la division du territoire en communes, districts et régions par opposition à l’organisation» que le PNGIFR met en place et qui guide les forces sur le terrain.

À vrai dire, dans les réponses aux juges, l’ANEPC ne cache pas les problèmes, et par rapport à ces derniers, il est très clair: «la matrice de planification DECIR ne peut toujours pas être modifiée, et avec la mise en place de commandes régionales d’urgence et la protection civile, il y avait même une dichotomie dans l’organisation territoriale des commandements nationaux et régionaux d’urgence et de protection civile et des commandements des opérations de secours de district ».

L’Agence pour la gestion intégrée des incendies ruraux (AGIF), qui est sous la responsabilité directe du Premier ministre, regrette également la situation, mais s’engage prochainement sur la résolution – mais pas encore, compte tenu du fait que le DECIR 2021 a déjà approuvé par le gouvernement.

Mais la protection civile s’est adressée à la Cour des comptes pour souligner le poids du ministre de l’Administration interne, Eduardo Cabrita, «sur la méthodologie de la planification des ressources». « Les moyens à inclure dans le DECIR sont, en règle générale, dictés par des options politiques et pas seulement pour les besoins invoqués »par les responsables sur le terrain.

Quant aux informations produites par les responsables de l’ANEPC, puisqu’il s’agissait de l’une des plus grosses failles détectées dans les incendies de 2017 – avec des bandes temporelles montrant des chevauchements d’ordres et une désorientation des managers – «une multiplicité de systèmes et de plateformes de soutien à la protection civile, qui, sans préjudice à l’utilité respective, conduit à la dispersion des informations et au manque d’uniformité des contenus ».

Quant aux Kamov, rien de nouveau

Parmi les recommandations du TdC, il y a le «transfert urgent des cinq moyens aériens (Kamov) à l’armée de l’air». Il est à noter que ces moyens aériens lourds sont scellés dans un hangar à Ponte de Sor, depuis fin mars 2018, lorsque l’ANEPC a eu des informations selon lesquelles l’entreprise qui effectuait la maintenance volerait des pièces de l’avion. Avec le passage de l’embauche et de la gestion des moyens aériens de la protection civile à l’armée de l’air, les Kamov sont restés au même endroit.

Dans les réponses, ni MAI ni le ministère de la Défense n’indiquent une date concrète pour que cela se produise, notamment parce que l’armée de l’air a évité de prendre possession de ces appareils dans l’état où ils se trouvaient en 2018, aggravée par les trois années qu’ils ont déjà fermé dans le hangar de cette municipalité, dans le district de Portalegre.

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